10 Décembre 2021
Dans la Vallée d'Aoste qui fait frontière avec la France et la Suisse, nature et culture s'allient pour le plus grand plaisir de chacun, la francophonie en plus.
Tout parle de sommets majestueux dans ce territoire essentiellement montagneux et notamment les plus hauts sommets des Alpes, comme le Cervin, le Mont Rose, le Gran Paradiso et sa majesté le Mont-Blanc qui, avec ses 4810 m de hauteur n'a pas d'égal en Europe : c'est le toit du vieux continent.
Point de départ idéal pour se lancer dans la découverte de la vallée, la ville d'Aoste ne manque pas d'atouts touristiques. Elle aurait été fondée en 1158 avant notre ère. Témoignage de sa longue histoire, l'impressionnant site mégalithique s'étendant sur un hectare dans le quartier de Saint-Martin-de-Corléans. Il se visite en même temps que le musée, qui bénéficie d'une scénographie unique ; après le parcours retraçant les différentes phases de mise au jour des lieux, on pénètre dans une salle qui se trouve au-dessus du site lui-même, éclairée par cinq cents points de lumière. Après cette plongée fascinante dans le néolithique, il est intéressant de passer à une autre période très riche. Car la ville s'est vraiment développée à l'époque de l'Empire Romain dont on peut encore voir de nombreux vestiges, à l'image de la Porte prétorienne qui était l'entrée principale de la cité, ou du théâtre romain dont la façade méridionale, haute de 22 mètres, subsiste. Et il ne faut pas manquer l'imposante cathédrale, bâtie à la fin du IVe siècle qui a connu des transformations successives au cours des siècle suivants. Enfin, on appréhende aussi la ville de façon plus contemplative, en se perdant dans les charmantes ruelles pavées du centre ville.
Les origines de cette forteresse impressionnante, dressée sur son promontoire rocheux à l'entrée de la vallée, remontent au Moyen-Âge, mais le bâtiment que l'on peut voir de nos jours date des années 1830. Sous l'impulsion de Charles-Félix de Savoie, cette structure de défense a été entièrement remaniée. À la fin du XIXe siècle, le fort devient un bagne puis un dépôt de munitions, avant d'être retiré du domaine militaire. Racheté par la Région en 1990, il possède aujourd'hui trois principaux corps de bâtiment, sur différents niveaux. L'ouvrage Ferdinand accueille au premier étage le musée des Fortifications et des Frontières, dédié aux frontières alpines, à la construction des fortifications et à celle des tunnels. Le premier étage de l'ouvrage Charles-Albert héberge quant à lui le musée des Alpes, qui raconte la montagne vécue et transformée par la main de l'homme. Un peu plus loin, dans les salles des Prisons, on trouve un parcours consacré à l'histoire du Fort. Enfin, dans l'ouvrage Victor, un espace nommé «Alpes des enfants» propose d'initier de façon ludique les plus jeunes à l'alpinisme responsable, en particulier à travers une surprenante ascension virtuelle du Mont-Blanc.
De nombreux châteaux et places fortes médiévaux jalonnent la vallée, pour le plus grand bonheur des amateurs d'histoire et de patrimoine. Ils sont si nombreux qu'ils ont valu à la région le surnom de «vallée des Cent Châteaux». Ces bâtiments étaient pour la plupart à l'origine des bastions de défense qui ont fleuri dans le secteur à partir du XIe siècle. Certains sont en ruines et on ne peut pas visiter tous les autres, mais plusieurs méritent tout de même un arrêt. Le plus connu est le château de Fénis, remarquable par sa forme peu commune de pentagone. Sa chapelle possède de nombreuses fresques et on peut admirer depuis la cour intérieure un escalier semi-circulaire surmonté par une superbe représentation de Saint Georges terrassant le dragon. Le château de Savoie, situé à Gressoney-Saint-Jean, date pour sa part du XIXe siècle et vaut également le détour pour son architecture étonnante : ses bâtiments sont en effet surmontés de cinq flèches toutes différentes. Depuis le château, la vue sur le mont Rose est exceptionnelle.
Ce parc s'étend sur le sud-ouest de la vallée d'Aoste et une partie du Piémont voisin, entre montagnes, vallées et lacs. Créé en 1856, initialement pour protéger le bouquetin alors menacé d'extinction, il abrite aujourd'hui une riche faune comprenant notamment chamois, marmottes, renards, aigles royaux, lynx et près de 3.000 bouquetins. On peut faire dans le parc de belles balades à pied ou à vélo, mais aussi de l'escalade. Au coeur du site, dans le hameau de Valnontey, un jardin botanique se niche dans un écrin exceptionnel à 1.700 mètres d'altitude. Il héberge plus de mille espèces végétales venant des Alpes et des montagnes du monde entier.
Réputée pour son tourisme estival, la Vallée d'Aoste est aussi un autre paradis dès que ses paysages se poudrent de blanc.
Bijou de la région, Courmayeur, est l'une des stations de ski les plus importantes au monde, ainsi que «berceau» de l'alpinisme avec la première école pour guides de haute montagne.
18 remontées relient les deux versants Chécrouit et Val Veny et 29 pistes parfaitement damées offrent un terrain de jeu varié entre forêts et vallées ensoleillées. Une exception à la règle : la piste noire «de l'Orso» n'est jamais damée. Elle ravit les passionnés de skis de bosses et de terrains difficiles. Les traces et la passage des skieurs deviennent alors le seul damage de cette piste dont la déclivité oscille en 40 et 70% ! De fabuleux itinéraires hors pistes sont accessibles depuis les sommets du domaine skiable, face au Mont-Blanc. Les meilleurs spots sont bien là, en haut des cabines des téléphériques mythiques de Youla et Arp : dénivelés impressionnants, couloirs engagés, pentes vierges, neige optimale, panorama incroyable sur le Mont-Blanc.
Un voyage à bord du Skyway Monte Bianco, permet également de s'imprégner de la majesté des lieux. Le skyway, est un téléphérique d'un genre nouveau puisque les cabines sont rondes, elles tournent sur elles-mêmes pour vous offrir un spectacle à 360°. Arrivés au sommet du Punta Hellbroner à 3466 mètres on profite de la vue, le Mont-Blanc est alors à portée de main, comme les autres «4.000 m» de la Vallée d'Aoste : Cervin, Mont Rose, Grand Paradis, Grand Combin. Le paysage, depuis la terrasse panoramique attise les émotions. ici, la haute montagne devient accessible à tous : 80 % des passagers sont des promeneurs, des familles. En hiver, les sportifs qui embarquent, skis sur l'épaule, profitent de l'ascension pour aller rejoindre la Vallée Blanche, et glisser ensuite vers Courmayeur, cette station prisée du massif valdôtain, comme le sont Cervino Ski Paradise, Pila, Monterosa ou encore la Thuile, station qui, en faisant la jonction avec La Rosière, en France, forme le somptueux domaine San Bernardo.
Enfin après l'effort, le réconfort. On découvre le vrai jambon d'Aoste De Bosses. Rien à voir avec celui tout à fait industriel et produit par une usine située dans l'Isère. Côté fromage, on goûte la Fontina avec un petit vin blanc local pétillant, puis le vin de la cuvée des guides élaboré à 2.173 mètres d'altitude par les vignerons de la cave du Mont Blanc et les chercheurs de l'université de Turin. Les connaisseurs affirment qu'avec l'altitude les bulles changent, elles seraient plus grosses et le vin aurait un goût différent......à consommer avec modération.
Bref, l'altitude, la nature, le sport et la gastronomie font de Courmayeur une destination de choix en été comme en hiver.