Joyeux Noël à toute l'Europe !

A chacun sa façon de célébrer le 25 décembre. Découvrez les coutumes perpétuées par six de nos voisins. 

Espagne 

En Espagne, aux alentours de la mi-décembre, chaque foyer installe les santons de la crèche. Une pratique ancestrale qui a survécu à l'invasion de l'arbre de Noël. Le 24 décembre, les enfants parcourent les rues en entonnant des villancicos, chansons caractéristiques de Noël. Le soir venu, la cena de Nochebuena (dîner du réveillon) réunit toute la famille, qui se régale de généreuses recettes. Chaque région a pour l'occasion ses habitudes culinaires, mais la dinde farcie d'un hachis de viandes et de fruits secs semble être le plat de fête privilégié.

Côté dessert, d'exquises sucreries comme le Polvoron, sablé aux amandes, et le Turron, nougat espagnol, font l'unanimité.

Lorsque sonne minuit, c'est l'heure de la Misa de Gallo, messe «du coq» , appelée ainsi parce que le coq est le premier annonciateur de la naissance de Jésus. 

Les enfants ne reçoivent pas leurs cadeaux le jour de Noël, mais le 6 janvier, à l'épiphanie. Ce jour est férié en Espagne. Ce sont donc traditionnellement les rois mages et non le père Noël qui amènent les cadeaux aux enfants. Le 5 janvier, des défiles ont lieu, les Rois Mages arpentent les rues et lancent des bonbons à la foule. Et le soir, avant d'aller au lit, les enfants laissent à côté de la fenêtre une paire de chaussures (pour y mettre les cadeaux), un seau d'eau (pour les chameaux) et de la nourriture pour les Rois Mages. C'est à Barcelone que la fête est la plus populaire.

Danemark 

Le Noël danois est particulier,  il ne reste que quelques traces de la naissance du Christ, dans la manière dont les Danois fêtent Noël. A l'époque des Vikings, le «Jul» correspondant au Noël danois était consacré à la célébration du retour de la lumière, une fête païenne en l'honneur d'un dieu solaire. Cette fête a été amalgamée avec le Noël chrétien, mais au Danemark, le «Jul» est célébré le 24 et non le 25 comme partout ailleurs dans le monde chrétien. 

Au début du mois de décembre, les rues et les maisons sont décorées de guirlandes et de branches de sapin, toutes les fenêtres ont une lumière rouge, simple bougie, photophore ou décoration plus sophistiquée. 

Suspendue au plafond, la couronne de l'Avent marque le début de la fête de Jul (prononcez «youl»). Constituée de courtes branches d'épicéa, elle est pourvue de quatre bougies, allumées une à une les quatre dimanches précédent le 24 décembre. Là, dans une décoration mêlant illuminations et sapin, les réjouissances du réveillon peuvent commencer. 

Le repas s'ouvre avec les traditionnels smorrebrod : des tranches de pain, noir ou blanc, beurrées et enrichies d'une multitude de garnitures (poissons marinés, charcuteries, pâtés, viandes, fromages...). Vient ensuite le tour du porc ou du canard rôti et du rodkäl, le chou vert bouilli à la danoise. Le repas peut se terminer par le risalamande, un entremets au riz et aux amandes arrosé d'une sauce chaude aux cerises. Tout ceci accompagné de la bière spéciale de Noël non alcoolisée et sucrée, de vin rouge, et de snap.  

Allemagne 

Les fêtes de Noël en Allemagne débutent dès le début du mois de décembre, avec les couronnes et calendriers de l'Avent. La tradition veut que Saint-Nicolas récompense le 6 décembre les enfants les plus sages tandis que le redouté Père Fouettard emporte dans son sac les enfants turbulents. 

A la différence des Français qui mettent leur sapin très tôt dans leur salon, les allemands attendent le dernier moment. En Allemagne on décore le sapin le 24 décembre après-midi, pas un jour avant. En revanche les couronnes de l'Avent avec leurs quatre bougies sont présentes dans presque toutes les maisons. Une façon d'apporter une lumière discrète et sereine à l'approche de Noël. 

Les places des villes et villages sont investies par les célèbres marchés de Noël, le vin chaud y côtoie de nombreuses pâtisseries à base d'épices : étoiles à la cannelle, boucles à l'anis, croissants vanillés...etc.  Partout dans les rues, ont sent des effluves de vin chaud et d'épices si caractéristiques. Le repas du réveillon le 24 au soir est en revanche assez frugal car la tradition veut que l'on mange une simple salade de pommes de terre en référence à l'ancienne tradition chrétienne où les allemands jeûnaient le 11 novembre, jour de la Saint-Martin, et le 24 décembre veille de la naissance du Christ.

En revanche le jour de Noël, les allemands sortent le grand jeu !  La Weihnachtsgans (L'oie de Noël) est souvent la star de la table, accompagnée de chou rouge cuit et de Kartoffelknödle (boules de pomme de terre un peu gélatineuses. Nul doute qu'aujourd'hui les menus varient, mais ceux qui respectent la tradition, comme les Français avec leur chapon, fêtent Noël ainsi. Pour le dessert, les convives se régalent d'un Christstollen, emblématique de Noël : c'est un pain allongé garni de fruits confits, de rhum et recouvert de sucre glace. Sa forme évoque Jésus dans ses langes. 

Finlande 

Comme tout le monde le sait, le Père Noël vit en Finlande et plus précisément en Laponie, dans un petit village près de Kornatunturi.

Les préparatifs commencent très tôt, parfois dès le mois d'octobre, bon moyen d'oublier la froideur, la longueur des nuits et le manque de lumière. Les Finlandais illuminent les rues de décors et de guirlandes qui donnent un air féérique aux villes. L'une des traditions les plus répandues, c'est de fabriquer des petites lanternes de glace qui diffusent leur lumière sur la neige immaculée. Enfin, outre les guirlandes et les couronnes, on trouve des Himmeli, des sortes de mobiles en paille typiques de la Finlande dans toutes les maisons du pays.

Des soirées appelées Pikkujoulu (petit Noël) sont organisées comme prélude aux festivités, bons plats, petits discours et chansons. Le mois de Décembre est convivial et les amis sont invités à boire le glögi, vin chaud sucré épicé. Les Finlandais fêtent la Sainte-Lucie le 13 décembre comme en Suède. 

Le grand jour, c'est le 24 : à midi précis, une cérémonie symbolique a lieu à Turku, ancienne capitale Finlandaise où la paix de Noël est proclamée. Tout s'arrête : les commerces ferment, les transports en commun ne roulent plus. Les Finlandais profitent d'un sauna revigorant et boivent du vin chaud. Des bougies sont allumées sur les tombes des êtres chers. Une fois ces différents rituels accomplis, le festin s'annonce.

Au menu, saumon et autres poissons crus salés comme le lavaret, les divers harengs dans leurs sauces. Les oeufs de lavaret, de corégone et de lotte n'ont rien à envier au caviar. Il ne faut pas oublier le merluche, poisson macéré dans l'eau de lessive de soude que l'on sert avec une sauce béchamel et des pommes de terre. On retrouve aussi le jambon, les saucisses - un aliment de base des Finlandais - puis étoiles feuilletées, pains d'épice et gâteaux secs à la cannelle. C'est donc l'estomac bien rempli que les enfants habillés en lutins reçoivent la visite du Père Noël, lequel partage le contenu de sa hotte et conte son voyage depuis Rovaniemi, chef-lieu de la province de Laponie Finlandaise.

Et ce n'est pas fini : le 25 décembre ils recommencent. Les fêtes se terminent le 26 décembre : le jour de la Saint Stéphane qui est également férié pour célébrer la naissance du premier martyr chrétien.

Belgique 

En Belgique, les pâtisseries abondent de chocolats et bûches à la crème, les marchés de Noël diffusent des effluves de vin chaud et d'hydromel.

Les fêtes de fin d'année commencent dès le début du mois de décembre avec la Saint-Nicolas et se terminent avec le Réveillon du Nouvel an. Pendant un mois, le pays se transforme en une gigantesque forêt d'épicéas. Il n'est pas une maison qui n'arbore fièrement son sapin ardennais. Les portes des maisons sont décorées de houx et de guirlandes et les fenêtres maculées de neige en aérosol. 

La Belgique entre en fête avec gaieté et ferveur. Les enfants sont gâtés dès la Saint-Nicolas et les étudiants organisent des fêtes financées par des collectes qu'ils font eux-mêmes, avec une chope à la main et des oeufs en réserve pour punir les réfractaires. 

Jusqu'à l'aube du Nouvel An, familles et amis se régalent de quelques mets à l'accent belge qui varient selon les régions.

Dans le sud du pays, le boudin de Noël garde une place de choix. Ainsi, le boudin à base de chou vert, appelé  "tripes à l'djotte", reste un incontournable. Les boukètes de Liège, sont des crêpes à la farine de sarrazin frites au beurre, agrémentées de raisins de Corinthe ou de rondelles de pommes et saupoudrées de sucre fin ou de cassonade. Au sud de l'Ardenne belge, le pâté Gaumais est à l'honneur, il s'agit d'une copieuse tarte à la viande de porc marinée dans du vin avec épices et herbes, qui peut se déguster froide ou chaude. Les spéculoos, biscuits secs au épices, et les cougnous (ou cougnoles), brioches en forme de Petit Jésus, sont également très appréciées dans tout le pays. Ils sont souvent accompagnés de bonnes bières, dont certaines cuvées sont spécialement élaborées pour cette période festive.

Italie 

Chaque région d'Italie possède ses dates de festivités. Dans le nord, les fêtes de Noël débutent dès le 13 décembre à l'occasion de la Sainte-Lucie. Les enfants lui écrivent une lettre, tout comme au Père Noël en précisant les cadeaux qu'ils aimeraient recevoir. Dans la région de Rome, les fêtes débutent à la même date, mais elles s'étendent jusqu'à l'Épiphanie qui a lieu le 6 janvier. A cette occasion, c'est Befana, une gentille sorcière qui apporte les cadeaux. Dans la plupart des régions, c'est Babbo Natale, le Père Noël, ou Gesu Bambino, le petit Jésus, qui les apporte le 25 décembre. 

La crèche, d'origine italienne, est installée neuf jours avant la nuit de Noël. De nombreuses villes organisent même une crèche vivante. Le soir du réveillon, de multiples spécialités sont cuisinées, mais la coutume veut que la viande en soit exclue.

Côté sucré, la plus célèbre des gourmandises est sans doute le panettone, une brioche aux raisins secs et fruits confits en forme de Kouglof. Mais le pandoro, gâteau de Vérone saupoudré de sucre glace, n'est pas en reste. Tout comme le Panettone, le Pandoro se savoure tel quel, cependant, traditionnellement, on le nappe de crème ou on l'arrose de sauces au mascarpone, de champagne, de chocolat fondu ou de crème fouettée. Le Panforte lui est rond, il est composé d'amandes fraîches, de fruits confits, avec surtout des agrumes, des épices et du miel. On le sert avec toute une gamme de vins, mais c'est au Vin Santo que va la préférence. Ce vin sucré était, à une certaine époque, produit par les monastères toscans. Les Ricciarelli sont populaires depuis des siècles. Ces biscuits fins en forme de diamants sont très appréciés. Ils sont composés d'amandes entières fraîches que l'on broie avant de les mélanger avec du sucre et du miel. Ils sont soit blancs, recouverts de sucre glace, soit nappés de chocolat fin.

Un point sur lequel il n'y a pas de différence en Italie, c'est sur la façon de souhaiter un joyeux Noël : Buon Natale. 

Je vous souhaite à toutes et tous de belles fêtes de Noël, non pas dans les excès mais dans le bonheur, et vous remercie de me lire.