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L'Algarve, le sud du Portugal

L'Algarve est une terre de contrastes, de rochers abrupts et de collines ondulées, de plages désertes et de villes aux maisons blanches qui dégringolent vers la mer. Sur le sotavento, ou "rivage sous le vent", l'on trouve de longues plages et des dunes de sable fin, tandis que le barlavento, situé au vent est le domaine des anses sablonneuses semblables à des coquillages, encadrées par des falaises de terre rouge.  

L'Algarve, le sud du Portugal L'Algarve, le sud du Portugal

Au nord, le long des routes parcourues des siècles durant par les Romains, les Arabes et maints autres peuples, s'étend le vert luxuriant de la serra. Au nord-est s'élèvent les rudes régions montagneuses qui bordent l'Alentejo. C'est aussi une terre de rivières, séparée de l'Andalousie par les eaux étincelantes du Guardiana qui s'étire à perte de vue. 

Du Guadiana à l'océan s'étend la région connue sous le nom d'Al'Garb. Son nom, qui veut  simplement dire "l'Ouest", lui fut donné par les Arabes, présents dans la région dès le VIIIe siècle comme marchands et comme conquérants. Charmés par son chaud soleil, son sable doré et ses paysages enchanteurs, les Arabes firent de l'Algarve un lieu de prédilection des riches et des puissants, l'endroit où venaient méditer les philosophes et rêver les poètes. 

A des époques plus anciennes, bien avant que les Arabes ne prennent le pouvoir, les Romains furent eux aussi séduits par les charmes de cette région. Pour les légions descendues du nord, l'Algarve marqua la limite méridionale de leurs conquêtes. Las de se battre, ils déposèrent leurs armes et construisirent de somptueuses villas, des bains publics et des usines afin de traiter le poisson pêché le long de la côte et destiné aux banquets de la Rome impériale. 

Plus tard, le peuple lusitanien reprit le chemin tracé par les Romains pour établir les frontières du Portugal, l'une des nations les plus anciennes d'Europe, frontières encore en vigueur de nos jours. Ces changements ne diminuèrent en rien le charme de l'Algarve, que la couronne du Portugal reprit aux Arabes au XIIIe siècle. 

L'Algarve, de tous temps un creuset de fusion de différentes influences culturelles, constitue de nos jours encore une destination accueillante, la croisée des chemins pour des gens venus du monde entier et un endroit parfait pour se détendre et jouir de l'existence. 

FARO 

Faro est située au cœur de l'estuaire du Formosa. C'est en arrivant par avion que l'on a la plus belle vue de ses sables et de ses eaux, de son labyrinthe de marécages, d'îles et de criques.

La manière dont cet estuaire s'est formé est une longue histoire, qui mêle l'action des mouvements de la croûte terrestre, des vents, des marées, des sédiments balayés par l'érosion des falaises situées à l'ouest, des sables charriés depuis les montagnes par les courants qui se jettent ici dans la mer. L'homme y joua lui aussi un rôle, adaptant comme toujours la conformation naturelle du terrain à ses propres besoins. L'estuaire se modifie continuellement, car certains canaux se bouchent tandis que d'autres s'ouvrent et que l'on aménage des salines, que l'on créé des élevages de coquillages, des plans d'eau pour les mollusques et différentes sortes de poissons. 

Faro, la capitale de l'Algarve possède un caractère bien plus portugais que la plupart des villes touristiques du littoral. Souvent on ne fait qu'y passer, aéroport oblige, cependant on se prive d'une escale véritablement agréable. 

Lorsque l'on entre en ville par l'Arco da Villa, ou porte de la ville, attenante au Palais du Gouverneur, il suffit de quelques minutes de marche pour arriver au Largo da Sé et à la cathédrale. A l'intérieur, la cathédrale est décorée de carreaux de faïence du XVIIIe siècle et de sculptures sur bois incrustées de marbre ; elle renferme de remarquables reliquaires, de belles orgues et une riche navette, encensoir d'argent et de nacre datant du XVIIIe siècle. La façade de l'Evêché, qui donne sur la cathédrale  est recouverte de carreaux d'azulejos colorés. Avec le temps, il n'est resté que quelques parties des vieux murs fortifiés de Faro, qui se terminent à l'Arco do Repouso. La Cidade Velha (vieille ville), ses sinueuses rues piétonnes pavées, son attrayant port de plaisance, ses parcs et ses places bien entretenus, ses musées, ses églises sont autant de bonnes raisons de visiter Faro et de découvrir cette cité. 

ESTOI 

Charmante et tranquille bourgade à 10 km au nord, est une étape obligée après avoir visité Faro. Elle abrite le Palacio de Estroi, un palais de style rococo du XIXe siècle parmi les plus beaux d'Algarve. 

Le splendide Palais d'Estoi contraste merveilleusement avec ses magnifiques jardins. Aujourd'hui hôtel de luxe, tout le monde est cependant autorisé à une visite libre ..Il suffit de demander à la réception. Estoi, palais de conte de fées sans les ombres sinistres des anciennes pierres, des cachots et des donjons, présente tout le charme d'une retraite loin des tumultes politiques de la cour d'antan. Le lac, les escaliers et les berceaux de verdure évoquent des fêtes, des thés sur l'herbe, des pique-nique et des parties de chasse. Le parc est ouvert aux visiteurs. 

LOULÉ

Dans la région de Loulé abondent de petits villages tels que Querença, Salir, Barranco do Velho, Alte ou Ameixal, dont chacun constitue un exemple parfait des traditionnels styles architecturaux de l'Algarve. Sur les hauteurs et les collines, les maisons sont construites avec des toits en terrasse, des cheminées ornées de platibandas - moulages de stuc décoré - des amandiers dans des cours carrelées de faïence et des murs blanchis à la chaux, aveuglants dans le soleil. Bien que l'on ne sache pas avec précision à quand remonte le premier habitat sur ce lieu, l'on a découvert des vestiges romains, et l'enceinte de murs qui serpente entre les maisons et qui datent probablement de l'occupation arabe, au Xe siècle. 

Marché couvert de Loulé

Dans Loulé règne une atmosphère portugaise authentique. Cette jolie ville fortifiée est la capitale de l'artisanat du sud au Portugal où potiers, chaudronniers, dentellières, maroquiniers, ferblantiers, charpentiers et selliers exercent encore leur métier dans les vieilles ruelles étroites et pavées du centre historique. L'art populaire fait à la main, comme la célèbre faïence brun rougeâtre que l'on voit dans toute la région est soit vendue sur place dans des ateliers, dans les nombreuses petites boutiques du centre ville, ou soit au marché organisé chaque samedi dans un endroit privilégié du centre ville. 

L'igreja de São Francisco renferme un curieux tabernacle en forme de pélican et de riches sculptures sur bois doré. Les maisons traditionnelles qui se trouvent le long du mur d'enceinte ont été restaurées et abritent à présent le musée municipal et un centre d'art. En outre non loin du centre historique, l'église paroissiale, du XIIIe siècle, a de curieuses colonnes et chapiteaux, et la Capela das Almas, qui date de la Renaissance. Dans le quartier de Barranco do Velho l'on peut voir un imposant olivier de plus de 15 mètres de haut et dont la ramure s'étend sur plus de 25 mètres. A côté, l'église rustique semble modeste en comparaison des dômes et des arcades du vieil arbre. 

SILVES 

Silves a conservé plus de traces de son passé arabe qu'aucune autre ville de l'Algarve. Silves, des siècles durant la capitale de l'Algarve, était une ville d'abondances, où sages et poètes avaient leurs cours et où les marchands commerçaient vers la Méditerranée. Lorsque les relations avec l'Afrique du nord furent interrompues et que commença le lent ensablement de l'Arade, la ville perdit de son influence au profit de Lagos.  

La forteresse est constituée d'un ensemble de tours de défense et d'un bastion, reliés entre eux par de hautes murailles. Les Arabes édifièrent le château sur l'emplacement d'anciennes constructions phéniciennes et romaines. Curieusement, la pierre rouge, semblable à de l'argile rouge, donne l'impression que le château est récent. 

Le musée de Silves

Autrefois, les habitants de la ville l'avaient baptisé "le trou", jusqu'au jour où des archéologues découvrirent qu'il s'agissait d'une citerne construite par les Maures au XIe siècle.

Les fouilles ramenèrent à la lumière une citerne de grès rouge de plus de 10 mètres de haut. Trois niches voutées donnent sur le puits central, et un escalier également vouté monte tout autour de la construction. La citerne a été restaurée et l'actuel musée de Silves construit autour. Le rapport qui s'est crée entre l'ancienne structure et l'édifice moderne est un exemple étonnant des conceptions modernes de l'espace et du dessin. Le musée et ses édifices sont une authentique œuvre d'art et contiennent une importante collection d'objets mauresques provenant de la région. Parmi ceux-ci, des céramiques, des objets de fer et une broche en os délicatement ouvragée, ainsi que d'autres pièces d'une grande valeur artistique.

MONCHIQUE

Les grandes montagnes de la Serra de Monchique constituent une barrière verdoyante entre l'Algarve et l'Alentejo. Les reliefs s'élèvent brusquement abritant des vallées et de profonds ravins, et leurs flancs sont boisés de châtaigniers, de chênes lièges et de pins et parsemés de clairières fleuries de marguerites, de laurier-rose et de romarin. Vues depuis Alto da Foia (902) mètres, les collines s'étendent comme un tapis vert, et dans le lointain la mer étincelle le long de la côte. Le village embrasse le flanc accidenté de la colline et les maisons semblent dégringoler jusqu'à la place, où s'élève l'église paroissiale, dotée d'un riche portail datant de l'époque de Manuel 1er le Grand. 

Caldas de Monchique est une station thermale, autrefois fréquentée par les Romains et les Arabes.

La station thermale cachée dans un étroit ravin de la montagne, est toujours en activité. 

Avec les sources jaillissantes de ses collines et les reflets du soleil dans leurs eaux glacées, Monchique est une invitation au repos.

PRAIA DONA ANA 

Pour apprécier le contraste entre la campagne riante et les côtes, on emprunte la route en lacet qui mène à Praia Dona Ana, parmi les figuiers tordus, les caroubiers pliés par l'âge et les amandiers sveltes et délicats. De petits jardins grouillent de vie. Et soudain, lorsque l'on s'y attend le moins, on débouche sur les falaises et on a la mer devant soi. 

Ce n'est pas la seule surprise. Jusqu'au moment où la plage apparaît, le paysage semble indécis comme s'il hésitait entre la terre et la mer. Enfin l'on arrive à la plage, une petite frange de sable bordée de falaises couleur ocre où les rochers, battus par la mer, se modifient sans cesse. D'ici on voit l'horizon dominé d'un côté par des eaux chaudes parsemées de rochers qui changent de couleur selon les heures, et de l'autre par les silhouettes presque à pic des falaises. Le long du brise-lames se trouvent des miroirs d'eau claire et de petites grottes où le murmure de la mer compose d'étranges mélodies.

LAGOS

Lagos est le joyau de l'Algarve. Elle est devenue une ville cosmopolite sans pour autant vendre son âme aux constructeurs ou renoncer à l'héritage du passé, qui remonte à la préhistoire. C'est ici que Sébastian, le roi-enfant, partit pour El Ksar-el Kbir, où il fut tué, laissant le Portugal tomber aux mains des Espagnols. Nous nous rendons à la fenêtre datant de l'époque de Manuel 1er le Grand depuis laquelle, avant l'expédition, le roi aurait assisté à sa dernière messe, célébrée en plein air. Sur la place principale de la ville, en face de l'hôtel de ville, s'élève une statue de João Cutileiro représentant le roi adolescent sur les épaules duquel reposait d'historiques responsabilités. Il est représenté sous les traits d'un jeune garçon au sourire timide interrompu dans son jeu.

Au sommet d'un escalier l'on arrive à l'église São-Sebastiãno, dans laquelle est conservé un ancien plan de la ville.  Au passage, sur la Praça da Républica, l'on jette un coup d'œil à l'ancien marché aux esclaves, à demi-masqué par les arcades. Comme pour expier le péché de ce commerce humain, la ville étale les extravagances baroques de l'igreja de Santo Antonio de Lagos. 

L'une des meilleures manières de découvrir le vieux centre de Lagos est de marcher sur les murs de la ville, qui furent construits au XVIe siècle sur l'emplacement de constructions antérieures et ceignent complètement la partie ancienne de la ville. On longe le palais du Gouverneur et l'on arrive à la forteresse Ponta da Bandeira, dotée d'un pont-levis et de douves. 

Des navires marchands trouvèrent refuge ici dès l'époque des Phéniciens et des Grecs, et la forteresse fut construite pour protéger le port des attaques des corsaires et des pirates. Cette construction militaire stratégique offre une belle vue sur la ville et les sables de Meia Praia étincelant au soleil. Une montée raide conduit à l'extrémité de Ponta da Piedade, dominant les extraordinaires formations rocheuses et les couleurs changeantes de la mer dans lesquelles on réussit à distinguer les fonds marins avec leurs plantes et leurs courants. Le spectacle change à chaque moment en fonction des jeux de lumière sur la mer et les rochers. 

On accède aux petites plages serrées entre les falaises par des escaliers escarpés ou encore par bateau, sous les arcs et d'autres formations qui toutes portent les pittoresques noms que leur ont donné les pêcheurs locaux. 

Les habitants de Lagos parlent sur un ton doux et musical. Qu'ils racontent une histoire ou vous donnent l'heure, c'est la même mélodie dans laquelle chaque phrase monte en crescendo et où les voyelles se perdent. Les pâtisseries et les biscuits de massepain locaux, des fruits et des aliments minuscules aux couleurs vives et aux saveurs subtiles, n'ont pas leur égal. 

Mais Lagos est une ville moderne. Loin de se reposer sur ses lauriers millénaires, elle est restée à la page, et les magasins y sont dignes de ceux de toute autre grande ville européenne. Lagos est une ville raffinée, en équilibre parfait entre traditions locales, grandeur historique et réalités modernes ; c'est une ville en paix avec elle-même.

VILAMOURA 

Vilamoura est un monument à la gloire de l'époque où l'Algarve, à partir des années 1960, devint un lieu de villégiature international. C'est en effet maintenant une localité touristique de tout premier ordre, avec un port de plaisance, des parcours de golf, un casino, des hôtels et des appartements de luxe. Le tout entouré de larges plages de sable, de jardins bien entretenus et d'architectures audacieuses et innovatrices. 

Depuis l'époque des Romains, Vilamoura fut recherchée pour sa beauté ; des fouilles archéologiques effectuées à Cerro da Vila ont permis de retrouver les vestiges d'une villa et de bains publics. Près du port de plaisance se trouve ce qui reste de Loulé Vehlo, un petit village de pêcheurs dont les habitants étaient continuellement en proie aux ravages dus à la mer ; un beau jour ils renoncèrent à la lutte est s'installèrent à l'intérieur des terres. 

Jusqu'aux années 1950, lorsque le milliardaire arménien Calouste Gulbenkian acheta l'endroit, Vilamoura vivait principalement de son agriculture. D'importants viviers virent le jour, et des élevages de palourdes furent créés dans les lagunes formées à l'embouchure du Ria Formosa. Puis ils ont été remplacés par les gazons bien tenus du parcours de golf qui va jusqu'à la pinède voisine. 

L'estuaire Ria Formosa, depuis la plage de Falésia jusqu'à Cacela, a été déclaré réserve naturelle. L'Estuaire abrite une riche variété d'espèces ornithologiques et constitue une importante étape pour les oiseaux migrateurs venus du nord. 

On a cherché à préserver la nature environnementale avec son mélange très particulier de dunes, d'îlots et de criques, en tentant de sauvegarder l'équilibre écologique et en s'assurant que les créations de l'homme s'harmonisent avec le paysage. 

QUARTEIRA

L'agglomération voisine, Quarteira, est elle aussi un ancien centre de pêche qui a été transformé en une enclave touristique cosmopolite, avec de larges avenues et une vie nocturne animée. Mais il suffit de faire quelques pas en-dehors de l'agglomération, au sommet de la falaise, là où la plage commence, pour être à nouveau plongés dans le royaume où le sable s'étire à perte de vue, où la mer est d'émeraude et où les vaguelettes meurent doucement sur le rivage. 

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