20 Août 2022
Si les Grecs et les Romains connaissent son usage, le bouchon disparaît pendant quatorze siècles. Et réapparait en Angleterre d'abord, puis en France en 1728, avec le champagne. En 1795 est créé le premier tire-bouchon.
Si les Pharaons du Ve siècle avant J.-C, se servent de paille et d'argile pour boucher leurs jarres à vin, les Grecs utilisent déjà le bouchon en liège. Recouvert de plâtre et de résine, il permet aux amphores de voyager sur tout le pourtour de la Méditerranée.
Grands commerçants, les Grecs et les Romains sont aussi de solides buveurs. Ils apprécient les vins vieux. À Rome, on boit des falernes de vingt ans d'âge grâce au bouchon en liège. Les invasions romaines font connaître le vin aux peuples de Gaule et de Germanie qui l'adoptent avec enthousiasme. Hélas, les amphores sont fragiles, malaisées à empiler et, bien souvent, il y a de la casse, au grand dam des gosiers assoiffés de nos ancêtres les Gaulois. On dit que ce sont eux qui ont inventé le tonneau au IIIe siècle après J.-C. Facile à transporter, à faire rouler, il permet un accroissement du commerce du vin.
Mais sans que l'on sache pourquoi, le bouchon en liège est abandonné au profit d'une cheville en bois entourée de tissu. Après 800 ans de bons et loyaux services, le bouchon disparaît pendant près de quatorze siècles. pendant toute cette période, le vin est tiré du tonneau juste avant d'être consommé. Sur les tables des pauvres, on le sert en pichet de terre. Les riches le mettent en carafes ou en bouteille de verre, fragile et dispendieuse.
À la fin du XVIIe siècle, les verriers anglais font faire à la bouteille un saut technologique primordial. Pour fabriquer le verre, ils abandonnent le charbon de terre. Les températures atteintes permettent d'obtenir une solidité du verre beaucoup plus importante. Les Anglais et leur trouvaille participent grandement au lancement de la mode du champagne. Pour atteindre l'effervescence, le champagne a besoin d'être mis en bouteilles. Trop fragile, le verre explose sous l'effet de la pression et, chaque année, près de la moitié de la production est perdue.
Avec les nouvelles bouteilles et le retour des bouchons en liège, dû aussi aux Anglais, le vin saute-bouchon peut enfin traverser la Manche et même l'Atlantique avec un minimum de dégâts.
En 1728, le champagne est le premier vin à obtenir le droit de voyager en bouteilles. Jusqu'alors, pour de sombres raisons douanières, les marchands en gros ont l'obligation de livrer aux détaillants le vin en fûts. Ces derniers le vendent à leurs clients à pot et à pinte. La commercialisation des vins en bouteilles, autres que le champagne, progresse lentement au cours du siècle. Mais se pose un nouveau problème : une bouteille bouchée, c'est bien joli. Encore faut-il pouvoir l'ouvrir !
Une fois de plus, ce sont les Anglais qui font preuve d'inventivité en créant le tire-bouchon à vrille, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ils s'inspirent du tire bourre permettant de retirer les débris dans le canon d'un pistolet. Le premier brevet est accordé en 1795 à un pasteur, Samuel Henshall.
Dès lors, l'imagination des fabricants s'emballent. Les matériaux les plus divers sont mis à contribution : or, bronze, argent, os, ivoire, bois précieux...À cloche, à levier, en accordéon, bilame, à ressort, à deux bras, de poche, pliable, les formes se diversifient aux cours du XIXe siècle pour arriver, aujourd'hui, à des milliers de modèles manuels, électriques, à air comprimé.
Mais revenons au bouchon en liège qui a été remis en cause pendant une vingtaine d'années en raison du fameux goût de bouchon.
À la fin des années 1990, les bouchons synthétiques ont connu un essor important à cause du développement du goût du bouchon, mais la filière s'est emparée du problème et a beaucoup investi dans la recherche. L'ensemble des professionnels s'est mobilisé et a trouvé des moyens efficaces pour parer à ce problème. Il existe à présent des bouchons qui répondent à tous les besoins.
Le liège du bouchon vient d'un arbre, le chêne-liège (Quercus Suber) qui pousse autour du bassin Méditerranéen. On trouve les plus grandes surfaces cultivées de chêne liège au Portugal premier producteur mondial, en Espagne, en Algérie, au Maroc et aussi dans une moindre mesure en Italie, en France et en Tunisie. Voici à quoi cela ressemble :
On ne coupe pas les arbres pour récolter le liège, on prélève l'écorce directement sur le tronc, cela s'appelle l'écorçage. C'est un mode de prélèvement traditionnel, réalisé manuellement, qui ne fait pas souffrir l'arbre et ne le met pas en danger car le liège se régénère naturellement, jusqu'à la prochaine levée 9 ans plus tard ! Un chêne-liège exploité absorbe jusqu'à 4 fois plus de CO2 qu'un arbre non exploité. On estime que la forêt de chênes lièges fixe ainsi jusqu'à 14 millions de tonnes de CO2 par an ! Et les bouchons en liège sont 100 % recyclables. Pour pousser le bouchon encore plus loin, cliquez sur ce lien : https://planeteliege.com/