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La Colombie est un pays fabuleux !

En 2016, la fin de la guérilla avec les Farc a confirmé l'ouverture enthousiaste du pays au tourisme. Bienvenue dans un nouvel Eldorado entre Andes et Caraïbes. 

Les deux décennies 80 et 90 ont été particulièrement sombres pour la Colombie, entre trafic de drogue et conflit intérieur. Certaines régions splendides, jusqu'alors déconseillées, sont désormais ouvertes. Les villes à la réputation autrefois sulfureuse, Medellin ou Bogota, ont depuis 15 ans mis en oeuvre de profondes mutations sociales. 

Carthagène et la côte caraïbe 

C'est la perle du pays et presque une bulle à part. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, Carthagène des Indes (pour la distingue de son homonyme espagnol) est un remarquable exemple d'architecture coloniale.

Après une longue léthargie, le coeur historique revit. Fondée en 1533, sur trois îles marécageuses, la ville garde 12 km de remparts. L'or des Andes pillé par les conquistadors affluait ici avant d'être embarqué pour l'Espagne, tandis qu'arrivaient les esclaves africains. D'où la richesse des grandes demeures parées de calcaire marin et dotées de massives portes cloutées à heurtoir. Les crépis colorés ont retrouvé leur pimpant alors que les balcons débordent de bougainvillées. 

La prospérité a gagné le quartier voisin de Getsemani, plus modeste. Truffé de boutiques artisanales, de petits restaurants et de terrasses, il vibre encore le dimanche soir, comme si le week-end ne devait jamais s'arrêter. 

Les Colombiens aiment faire la fête en toute occasion, qu'ils trinquent au rhum ou à l'aguardiente dans un restaurant, qu'ils dansent la salsa ou qu'ils jouent au Tambour. 

Le quartier de la Boquilla s'ouvre aussi aux visiteurs qui viennent se balader dans la mangrove, pêcher le crabe au casier ou s'initier au tambour avec des locaux toujours disponibles et enjoués. La presqu'île de Baru et les îles du Rosaire, à un heure de bateau de Carthagène, nous offrent une délicieuse journée de farniente, on y voit beaucoup de plongeurs. 

Au coeur des cordillères andines

La cordillère des Andes se divise en trois grandes branches. Elles entaillent l'ouest du pays, nécessitant de nombreux aéroports pour passer de l'une à l'autre. 80 % de la population y vit, profitant d'un climat clément et de terres fertiles. Le pic Cristobal Colon - en hommage au navigateur Christophe Colomb - culmine au nord, à 5 775 mètres, c'est le cinquième plus haut sommet au monde suivi par de nombreux hauts sommets. Les 3.000 mètres s'atteignent sans problème - il est situé dans le parc national de la Sierra Nevada de Santa Marta. La capitale BOGOTA, se trouve sur un plateau, à 2.640 mètres.

À cette hauteur, dans la vallée de San Félix ou celle de Cocora, s'élancent de curieux palmiers de cire, nommés ainsi pour leur couche protectrice. Symboles menacés du pays, ils cumulent les records, tant pour leur taille - jusqu'à 60 mètres - que pour l'altitude où ils poussent. Tous les végétaux s'acclimatent selon l'altitude et donc la température : fleurs, légumes, céréales et tubercules de toutes sortes, fruits tropicaux...Ils font des marchés une explosion de couleurs et de saveurs. 

Mais le roi des pentes abruptes, entre 1000 et 2000 mètres, c'est le café. Une vaste région lui est dédiée, dont le coeur se trouve vers Manizales, Pereira et Armenia. L'arabica est cueilli à la main, tout au long de l'année, et séché dans des petites fincas ou des haciendas, avant d'être porté dans des coopératives comme à Salamina. 

La récolte du café connaît des pics en avril/mai et octobre/novembre. 

Une capitale et un pays optimistes 

Les touristes français ont été pionniers, arrivant à Bogota à la fin des années 2000. À juste titre : depuis six ans, les agences réceptives se multiplient, et les visiteurs aussi. Un symbole parmi d'autres : auparavant, le meilleur café était exporté et on se contentait d'un jus insipide et ultra-sucré. Désormais, les bars de connaisseurs mettent en avant sa provenance, des quarante parfums et servent des expressos ! 

L'accord de paix entre le gouvernement et la guérilla des Farc, signé en septembre 2016, suivi de leur désarmement , entérine un tournant majeur après des décennies de luttes internes. L'ex-trafiquant Pablo Escobar n'a plus rien d'un modèle...contrairement à la chanteuse Shakira. Medellin, la deuxième ville du pays, naguère connue pour son cartel de la drogue, se distingue aujourd'hui par ses transports en commun et son innovation économique. Les jeunes cessent d'être vigiles ou infirmières pour se lancer dans l'hôtellerie ou l'artisanat, et fréquentant assidûment les boites à salsa. Bogota et ses 9 millions d'habitants connaît les disparités des mégalopoles d'Amérique latine. Fondée en 1538 sur une ville d'Indiens Chibchas, la capitale fut modelée par des architectes andalous autour de la place Bolivar. 

Le quartier central et pentu de la Candelaria se prête à la promenade au milieu des façades acidulées et des panneaux de graffiti imagés - les graffitis du quartier de la Candelaria à Bogota, sont tolérés voire finances par la municipalité ! - l'altitude oblige à ralentir le pas pour grimper les ruelles - Quant à l'exotisme, il éclate aussi bien sur les grands retables dorés coloniaux qu'au marché de Paloquemao

On y trouve des musiciens, danseurs et vendeurs d'artesanias, des produits colombiens faits main, tels que des bijoux, sacs ou objets décoratifs. 

Villa de Leyva 

À 160 km de la capitale, le petit village de Leyva est une perle des alentours de Bogota. 

village typique colombien aux rues pavées et maisons blanches, Villa de Leyva est principalement connu pour «el festival del viento y las cometas» ou le festival du vent et des cerfs volants, qui se déroule au mois d'août. Des centaines de cerfs volants y sont déployés dans le ciel pour un spectacle merveilleux, pour des étoiles plein les yeux ! 

Medellin et l'art de la volupté 

Medellin est une destination remplie de culture, d'innovation et d'histoire. Une ville enchanteresse grâce à ses paysages montagneux impressionnants, l'amabilité de ses habitants et son climat agréable qui lui confère le titre de «la ville du printemps éternel». 

C'est ici que Fernando Botero est né en 1932. Il s'inspire de l'art précolombien et de la Renaissance, créant des personnages aux formes très rondes, sur la toile ou en bronze. 

23 statues parsèment la place Botero dans sa ville natale. C'est un endroit parfait pour se promener et profiter des palmiers qui vont de pair avec l'art. 

Le Musée d'Antioquia est l'un des musées les plus célèbres de Colombie et une des attraction touristiques importantes de ce pays. Dans le musée, il y a plusieurs salles comprenant des oeuvres de plusieurs artistes internationaux, mais les plus célèbres sont celles remplies de collections de peintures et sculptures de l'artiste populaire colombien Fernando Botero, qui dispose de plus de 100 oeuvres dans le musée. 

Les oeuvres de Botero contiennent de nombreuses références à sa propre culture, et dans un style unique, elles remettent en question le concept de la beauté dans notre siècle.  

Botero se fige parfois sur les scènes de la vie quotidienne des Colombiens - souvent des scènes dramatiques dans la rue, où un individu est poursuivi par un policier dans l'indifférence totale, ou comme dans le suicide, un homme désespéré se défenestre. 

Et, bien sûr, il y a des moments de divertissement, où les couples dansent dans une salle de danse. 

L'un des éléments qui caractérisent le mieux les tableaux de Botero est sa capacité à combiner la culture latino-américaine, nourrie par son penchant pour l'hyperbole et le fantastiques, avec celle de l'Europe d'une manière exceptionnelle. 

Le musée est de taille raisonnable, il faut entre 2 ou 3 heures pour apprécier, peintures, dessins et sculptures de Botero ainsi que les oeuvres d'autres artistes comme Monet, Matisse, Dali, Klimt ou encore Picasso. 

Quelques merveilles naturelles

Grande comme deux fois la France, mêlant tous les écosystèmes - en particulier, la forêt amazonienne (un tiers de son territoire) - la Colombie a un énorme potentiel en matière d'écotourisme... Il ne reste qu'à le développer ! 

La plus belle rivière du monde coule dans le parc national de la Serrania de la Macarena, une chaîne montagneuse au centre du pays. 

Parsemé de cascades, le Cano Cristales (ruisseau des cristaux) se colore de jaune, vert, bleu, noir et surtout de rouge, grâce à une plante aquatique qui transparaît dans ses eaux limpides.  les couleurs changent en fonction de la saison. 

Colibri
Colibri

Pas moins de 420 espèces d'oiseaux ont été recensées dans le seul parc de la Serrania de la Macarena, sans parler des amphibiens, des reptiles ou des primates. L'ours andin, le puma, le colibri ou le condor figurent parmi les stars du pays, tout comme la baleine à bosse qui se reproduit de juillet à octobre sur la côte du Pacifique. Le sous-sol du pays n'est pas en reste. Les mines de sel de Zipaquira, au nord de Bogota, ont été reconverties en une immense cathédrale. Et, si l'on évite la contrefaçon au marché noir, les émeraudes sont le plus étincelant des souvenirs. «Le seul risque d'un voyage en Colombie, c'est de ne plus vouloir en repartir». 

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