8 Octobre 2021
Le sommet le plus élevé de la planète se trouve dans l'Himalaya, à la frontière du Népal et du Tibet. Loin d'effrayer les hommes, ils fascine depuis toujours les amoureux des grands espaces.
L'Everest s'élève à 8 848 mètres de hauteur (contre 4810 mètres «seulement» pour le Mont Blanc !), à cent soixante Kilomètres de Katmandou, la capitale Népalaise. Découvert par les Européens au début des années 1850, il est d'abord baptisé «Peak IV». Il doit son nom actuel au Britannique Georges Everest, dont les recherches lors de la triangulation des indes - un projet topographique d'envergure - ont permis de mesurer l'altitude des plus hauts sommets du monde. Son nom tibétain est «Chomolungma» , qui signifie «Déesse mère du monde». L'Everest a une forme de gigantesque pyramide a trois faces et trois arêtes, avec un glacier qui s'épanche sur chaque versant. Les températures y sont extrêmes : en janvier, elle sont en moyenne de -36°C et peuvent descendre jusqu'à -60°C. En juillet, elle restent autour de -19°C, ne passant jamais au-dessus du point de congélation.
Dès le début du XXe siècle, l'Everest captive les Occidentaux, et en particulier les Européens.
Les premières tentatives de reconnaissance se heurtent à de nombreuses difficultés extérieures à l'ascension elle-même : il était notamment indispensable d'obtenir un laissez-passer du dalaï-lama ou des autorités népalaises. Il fallait également transporter du matériel, trouver des yacks et recruter des porteurs parmi la population locale des Sherpas. La première tentative a lieu en 1921. Dirigée par le colonel Charles Howard-Bury, elle atteint le col nord, à 6 990 mètres, mais elle permet surtout d'améliorer le matériel en vue d'une ascension jusqu'au sommet. Dès l'année suivante, les alpinistes sont ainsi dotés de masques à oxygène. Mais si certaines expéditions parviennent à monter plus haut, aucune n'atteint l'objectif ultime et de nombreuses disparitions sont à déplorer.
Cette année-là c'est la neuvième expédition qui s'élance à l'assaut du géant. À sa tête, John Hunt, colonel de l'armée britannique, accompagné de plusieurs alpinistes, dont deux laisseront à jamais leur nom dans l'histoire de la discipline : le Néo-Zélandais Edmund Hillary et le Sherpa Tensing Norgay.
Le colonel forme deux équipes d'assaut qui partent successivement de Katmandou les 10 et 11 mars. La première s'approche du sommet le 26 mai, mais renonce à 8754 mètres. Le 29 mais, ce sont Edmund Hillary et Tensing Norgay qui s'élancent et deviennent les premiers hommes de l'histoire à marcher sur le toit du monde. Hunt et Hillary seront faits dans les jours suivants chevaliers de l'ordre de l'Empire britannique par la reine Elisabeth II tout juste couronnée et Tensing Norgay recevra la prestigieuse George Medal.
En 1975, Junko Tabei, une Japonaise, décide à son tout d'affronter le géant himalayen. A l'époque on n'imagine guère cette petite femme d'un mètre cinquante-deux réussir là où tant d'autres ont échoué. Pourtant, Junko Tabei n'est pas une novice, loin de là. Cette passionnée d'alpinisme depuis l'âge de dix ans a déjà gravi tous les plus hauts sommets des Alpes et du Japon. Elle s'engage donc dans une expédition de quinze femmes accompagnées de guides sherpas. Le 4 mai, leur campement situé à 6300 mètres d'altitude, est enseveli sous une avalanche, mais tous s'en sortent miraculeusement. Junko Tabei prend alors la tête du groupe, et atteint le sommet le 16 mai 1975, devenant ainsi la première femme à conquérir les sept sommets les plus hauts du monde. Et elle ouvrira la voie à des générations de femmes alpinistes, à l'image de la Française Hélène Drouin, qui est devenue le 16 mai 2021, à l'âge de vingt-sept ans, la plus jeune femme à atteindre le sommet de l'Himalaya.
Malheureusement, l'ascension de l'Everest a aussi été très meurtrière au fil des décennies. Parmi les expéditions les plus endeuillées, la plus célèbre est celle de mai 1996. Malgré la présence de deux guides expérimentés, le groupe de touristes arrive au sommet en retard par rapport à l'horaire prévu et essuie une violente tempête de neige. Les deux guides décèdent, et lors de la descente, plusieurs alpinistes s'éparpillent dans la nuit. Ils seront ramenés au camp un à un par l'un d'entre eux. Malgré cet acte d'héroïsme, le bilan est lourd : huit personnes ne reviendront pas.
L'écrivain et alpiniste américain Jon Krakauer a relaté ces événements dramatiques dans le livre «Tragédie à l'Everest», publié en 1997.