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Venise - Le Carnaval, le monde à l'envers ...

Carnaval de Venise

Carnaval de Venise

Vers 2000 AV.J-C., à Babylone, la mascarade a lieu une fois l'an. Une tradition transmise aux Grecs et aux Romains. Chez nous l'Église s'y oppose dès le IIe siècle ! En vain ....

La fête du Carnaval, du latin carnis levare (enlever la viande), se déroule courant février avant le Carême. Cette tradition populaire, toujours célébrée dans le monde entier, de Rio à Nice, de Binche à Venise, vise à inverser les rôles, les sexes, les statuts sociaux pour un court moment. La population se déguise, se masque, défile bruyamment dans les rues en faisant fi des convenances. Les chars, somptueusement décorés et fleuris, traversent les villes en musique, escortés de danseurs ou de personnages grotesques et effrayants. 

Ces caractéristiques ont de lointaines et nombreuses origines païennes. Déjà, à Babylone, deux mille ans avant notre ère, la fête des Sacrées renverse l'ordre social. L'espace de quelques journées estivales, les maîtresses obéissent à leurs servantes, et le roi, provisoirement détrôné, n'a pas plus de pouvoir qu'un mendiant. Le prisonnier désigné pour régner à sa place sera la fête finie, mis à mort. 

Lors du Nouvel An Babylonien, durant les onze jours couvrant l'équinoxe de printemps, dédiée au dieu Marduk, le souverain doit rendre des comptes à son peuple avant de pouvoir retrouver son trône. Cet ancien rite mésopotamien, transmis par les Perses en Occident, serait l'une des principales sources de notre carnaval.

En Égypte, une célébration dédiée à Isis, la déesse mère, et Apis, le dieu taureau de la puissance et de la fertilité, autorise l'inversion des codes sociaux.

Même principe chez les Romains au cours des Saturnales, célébrées en l'honneur de Saturne, au moment du solstice d'hiver, et des Bacchanales, organisées sous l'égide de Bacchus, dieu de la végétation et du vin. Quant à la fête gréco-romaine des Ploiaphesia, qui se déroule en mars, elle salue l'arrivée des beaux jours par le retour des bateaux en mer. 

Dès le IIe siècle, les Pères de l'Église condamnent ces épisodes de transgression car Dieu ayant créé l'homme à son image, ces déguisements, modifiant son apparence, relèvent de l'hérésie. D'ailleurs, ils réprouvent les mascarades dans leur ensemble, les considérant comme des manifestations du Diable, le maître de l'illusion. L'Église va tenter de contenir les excès des rites carnavalesques. Elle y parvient difficilement au cours du Moyen Âge et Sa Majesté Carnaval, ce mannequin de paille, accusé de tous les maux, jugé et brûlé, continue d'incarner la tradition du grand exutoire collectif. Interdit sous la révolution, il renait plus vivace que jamais au XIXe siècle.

Parti entre-temps conquérir le Nouveau Monde avec les navigateurs, le Carnaval s'est épanoui sous les Tropiques, des Caraïbes au Brésil, son histoire endiablée et colorée se renouvelle sans cesse comme le cycle de la vie. 

Le Carnaval de Venise c'est l'évènement de l'hiver Vénitien ! Il a généralement lieu en janvier ou février (la prochaine édition, sous réserve de nouvelles mesures sanitaires, est prévue du 30 janvier au 16 février 2021) Cette fête traditionnelle est célébrée sur la lagune depuis le Moyen Âge et attire chaque année des curieux du monde entier. Et pour cause ! De multiples animations sont programmées partout dans la ville après le début officiel marqué par le vol de l'ange :la «Marie»

- La plus belle fille élue au carnaval précédent - s'élance du haut du campanile de la place Saint-Marc, donnant le coup d'envoi des festivités. Costumes et masques envahissent alors les rues et plusieurs bals somptueux sont organisés dans des palais de la ville. 

Attention au Carnaval de Venise on ne se déguise plus depuis longtemps, on se costume ! Tout n'est qu'élégance et raffinement.

Les masques vénitiens, utilisés aujourd'hui, pouvaient à l'époque se porter à tout moment de la journée. Au XVe siècle, le masque était tellement répandu dans la culture vénitienne que la profession de «mascareri» qui signifie fabricant de masque, pris naissance. Le masque le plus courant est le «Volto» qui date du XVIIIe siècle. 

Le «Loup» quant à lui, accompagnera plutôt les costumes historiques. 

Le Carnaval de Venise permet aussi de découvrir ou de redécouvrir la  Sérénissime, bellissima sous les frimas.

La place Saint-Marc 

Elle est, avec ses célèbres pigeons, l'emblème de Venise. La place se trouve au point le plus bas de la ville, ce qui a pour conséquence d'en faire le premier lieu inondé lors de l'acqua alta, ce phénomène qui se produit lors de la montée des eaux de la mer Adriatique. La place est bordée par deux bâtiments tout en longueur - les Procuratie Vecchie au nord et Procuratie Nuove au sud -, dont les arcades abritent des boutiques, des cafés et le musée d'Archéologie. Côté nord, on remarque la tour de l'horloge, qui date de la fin du XVe siècle. Son cadran en émail bleu, couronné d'une statue du Doge et du lion de Saint-Marc, indique non seulement l'heure mais aussi le jour, la phase de la Lune et le signe du Zodiaque. À l'est de la place, en se dirigeant vers le Grand Canal, on débouche sur la Piazetta San Marco. Elle se termine par deux superbes colonnes en granit rapportées de Constantinople au XIIe siècle et surmontées de statues représentant les saints patrons de Venise : saint-Théodore et Saint-Marc. Par superstition, les Vénitiens ne passent jamais entre ces deux colonnes. 

La Basilique Saint-Marc 

Située sur la place du même nom, cette basilique, construite à partir de 828 pour abriter les reliques de Saint-Marc, est le plus important édifice religieux de Venise.  Avec son plan en croix grecque et ses cinq dômes, c'est un véritable chef-d'œuvre d'architecture. Le travail de la mosaïque y est particulièrement impressionnant : on l'admire sur la façade extérieure, mais aussi et surtout à l'intérieur, où il recouvre plus de quatre mille mètres carrés de superbes tableaux de scènes bibliques. 

Le Palais des Doges 

Toujours place Saint-Marc, le palais des Doges a été le centre du pouvoir vénitien pendant près de mille ans. La visite de ce bâtiment qui mêle les styles byzantin, gothique et Renaissance permet de se plonger dans le passé de la ville. Après avoir monté la Scala d'Oro, «l'escalier d'or», on découvre les salles où résidaient les doges, les salles de scrutin ou encre la salle d'armes. Les amateurs d'art apprécieront particulièrement l'appartement ducal, où des tableaux de Véronèse, du Titien et du Tintoret illustrent l'histoire de Venise. Pour accéder aux cachots du palais, on traverse le célèbre pont des soupirs, nommé ainsi car il était emprunté par les condamnés à mort. 

Le Grand Canal 

Courant sur plus de quatre kilomètres, il s'agit du plus grand et du plus important des canaux de Venise. On peut le parcourir à bord d'un vaporetto, une sorte de bateau-bus, ou d'un traghetto, une gondole. Depuis le grand canal, on accède à une toute autre perspective sur la ville et ses palais, en particulier le soir lorsqu'ils sont illuminés. Quatre ponts permettent de traverser, dont le plus célèbre et celui du Rialto. La construction actuelle, en pierre,  date de la fin du XVIe siècle. Elle a remplacé des structures en bois trop fragiles, mais a gardé la forme d'origine, en arche unique qui fait penser à un accent circonflexe. Si le pont est souvent envahi de touristes, il n'en reste pas moins un lieu très animé qui mérite le détour. 

Depuis des siècles, Venise, sa lagune, ses canaux, ses palais exceptionnels, son patrimoine historique et artistique font rêver le monde entier.  Dès que ce sera possible, partez à la découverte de la cité des Doges, qui resplendit en hiver sous les couleurs de son carnaval. 

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