La Crète une île mythique

Si l'envie vous prend d'aller découvrir cette île, sachez d'abord que l'atterrissage à Héraklion est assez périlleux ....La descente est rapide et l'on a peur de tomber dans la mer que l'avion rase, c'est vous dire si le risque est bel et bien présent .. Soyez quand même rassurés, cela se passe très bien grâce à l'expérience des pilotes. 

La Crète se trouve au carrefour des 3 continents de l'ancien monde, l'Europe, l'Asie et l'Afrique, qui ont, en grande partie, participé à son histoire tumultueuse. Avec une superficie totale de 8336 km², c'est la plus grande île de Grèce et la cinquième du bassin méditerranéen. Sa forme est rectangulaire avec une longueur maximale de 260 km et une largeur de 60 km. A certains endroits cependant, elle se rétrécit beaucoup, comme dans la région de Iérapetra où sa largeur n'atteint que 12 km. Les côtes de l'île, d'une longueur totale de 1045 km forment une multitudes de golfes et de presqu'îles d'une beauté rare. 

L'île est constituée de trois grands massifs montagneux qui jouèrent un rôle déterminant tant dans le développement économique que dans la mentalité des habitants. Tout d'abord à l'Ouest, l'immense et imposant massif des Montagnes Blanches avec 50 sommets de plus de 2000 mètres dont le plus haut est les Pachnes (2453 m), au centre le Psoloritis (Ida) tant chanté, qui culmine à 2456 m avec le Timios Stravos et à l'est les montagnes du Lassithi (Dicté) avec un sommet de 2148 mètres. 

Héraklion est la plus grande ville de Crète et la capitale de l'île. Comme les autres villes elle se distingue entre ancienne et nouvelle ville ; les constructions vénitiennes, aux remparts triangulaires, qui commencent à partir du port, ont été suivies par des constructions plus nouvelles dans les années qui ont suivi. 

Nous commencerons par le port vénitien. 

A l'entrée du port, les Vénitiens ont construit en 1540, pour le protéger, un impressionnant fort, connu sous le nom de Koules. Le fort avait deux étages avec au rez-de-chaussée des habitations et des greniers. Il fut utilisé plus tard par les Turcs, comme prison pour les révoltés. Le long de la plage, les Vénitiens avaient construit des arsenaux en forme de voûte, où entraient les galères pour se protéger ou être réparées. A l'ouest du port, dans le quartier de Bedenaki commence la rue S.Vénizelos, avec ses tavernes et ouzeries où l'on sert du poisson. Tout près, se trouve le temple de St.Pierre (en ruines) puis le musée historique d'Héraklion avec de riches collections, correspondant à chaque période de l'histoire de même que l'unique tableau de El Greco en Crète. Face à la mairie se trouve la loggia, centre de rassemblement et de loisirs, pour les nobles Vénitiens. Cette bâtisse qui est la plus élégante de la Crète vénitienne, fut bâtie en 1628 par Franscisco Morozini. À Héraklion les musées sont légion.  Temples, Cathédrales, portes, Bastions, théâtres, fontaines, musée archéologique. etc.  Il y a trop de sites intéressants pour tous les mentionner. 

Nous louons une voiture pour visiter l'île librement. Et bien que le code de la route soit officiellement le même qu'en France, nous constatons rapidement que les crétois ont conservé leurs habitudes de conduite locales un peu particulières. Par exemple : Sur les routes nationales les plus importantes ; la bande d'arrêt d'urgence est en fait utilisée comme voie de circulation pour se rabattre lorsque vous êtes doublé. Sur les petites routes : les conducteurs roulent au milieu de la route même si celle-ci est étroite et sinueuse. Il faut donc faire très attention aux virages ! Les doubles lignes blanches ne sont pas respectées et les conducteurs doublent quand ils sentent que ça passe ! Feux tricolores et stops ne sont ici que pour décorer le paysage.  Le réseau routier est de bonne qualité, mais les panneaux indicateurs sont souvent recouverts de laurier rose, ce qui les rend bien difficiles à voir. Il faut aussi faire très attention aux troupeaux de chèvres qui sont souvent sur les routes. Ils font partie des habitants de la Crète, et le berger vous sera très reconnaissant de les respecter. Les petites chapelles au bord des routes témoignent de la mémoire des défunts ou sont érigées en remerciement d'un décès évité lors d'un accident. Il faut être très attentif et prudent en circulant en Crète et tout se passe bien. 

À 5 km au sud d'Héraklion, Cnossos est la ville ou se trouve le plus grand palais de la civilisation minoenne. Le palais que nous voyons est celui qui fut construit après le séisme de 1700 avant J.C. Nous entrons par la cour Ouest (datant de 2200 av. J.C) A notre gauche, 3 puits ronds qui servaient de grenier à blés, à droite se trouve la salle de réception. De là débute le couloir de Popi qui était décoré de fresques exceptionnelles, à présent exposées au musée archéologique d'Héraklion. Le couloir progresse et débouche sur une cour intérieure. En remontant le grand escalier, nous arrivons au vestibule et à la salle principale, assez impressionnante.  Par ailleurs, le Palais de Knossos est le lieu où se racontent plusieurs légendes antiques, notamment celle de Thésée qui, à l'aide du fil d'Ariane, parvint à sortir du palais pour échapper à un sacrifice après avoir tué le Minotaure. Enfin, ce site archéologique couvre 75 hectares, mais seule une petite partie du site est ouverte au public.

Le Lassithi offre de nombreuses curiosités :  Les moulins à vent, vestiges du passé dont seuls quelques-uns sont encore debout ;  la palmeraie exotique de Vaï et la forêt des pins et de cyprès de Sélékano, le palais minoen à Zakros et le monastère historique de Toplou. Mais surtout le fameux plateau (le plus grand en Crète) et le Dicteon Andron où fût élevé Zeus. La zone silencieuse du plateau de Lassithi, entourée par les hauteurs imposantes des montagnes et du mont Dikté, se trouve à plus de 850 mètres d'altitude. Sur le plateau, il y a différents villages traditionnels, certains avec une petite population, d'autres presque oubliés. Les plaines qui s'étendent au pied de la chaîne de montagne sont parmi les terres les plus fertiles de Crète. Conduire le long de cette route est une excursion d'une journée populaire  pour s'adonner à la gastronomie locale, danser, chanter et boire une verre de tsikoudia ou déguster un café glacé. (Un délice !). Tzermiado est une vieille ville fantastique où le temps ne semble plus passer. Les vieillards restent assis pendant des heures à jouer au tavli (un jeu local similaire au backfammon) et à boire du café grec. La région de Lassithi, souvent négligée et oubliée, solitaire et préservée, est sans doute le côté le plus authentique de la Crète.

Cette magnifique grotte aussi connue sous le nom de la Grotte de Zeus, occupe une position centrale sur le plateau de Lassithi. D'une hauteur de plus de 1025 mètres, elle s'étend sur plus de 2 km. Un escalier confortable nous mène à l'intérieur de la grotte tandis que l'ensemble des chemins et des chambres ont de jolies lumières suggestives qui permettent d'apprécier chaque détail. Bien qu'il soit assez facile de descendre au cœur de la grotte, atteindre son entrée s'avère être une randonnée assez raide.  

Le petit et charmant port d'Agios Nikolaos est entouré de maisons colorées. Quant à la ville, il y a beaucoup de marches dans le centre, on doit monter et descendre à de nombreuses reprises. Les plages d'Agios font partie des plages élues les plus propres par le comité européen. Des petites criques à l'eau turquoise sont dignes des plus belles cartes postale. On peut y accéder à pied depuis le centre ville, ce qui est très pratique. Agios Nikolaos est le point de départ pour rejoindre l'île de Spinalonga en bateau. 

Son histoire commence en 1579, lorsque les Vénitiens construisirent une forteresse sur l'îlot pour protéger leurs occupations en Crète et leur flotte, installée dans le port d'Elounda, des invasions turques. Cet îlot était aussi un refuge pour les chrétiens en temps de guerre puisque les hauts murs qui atteignent le bord de mer pouvaient empêcher tout débarquement. En 1975, cependant, les Turcs ont réussi à vaincre les Vénitiens et à occuper Spinalonga. L'île est restée en leur possession jusqu'en 1905, lorsque la Crète a gagné sa liberté.

Après cela, l'île fut utilisée comme colonie de lépreux. Tous les lépreux de Crète, qui vivaient auparavant dans des grottes, loin de la civilisation, étaient maintenant emmenés à Spinalonga. 

En 1957, les médicaments pour guérir cette maladie ont finalement été trouvés et les lépreux ont progressivement abandonné Spinalonga. Aujourd'hui cet îlot est devenu une attraction touristique populaire. C'est un endroit étrange à explorer. On y voit les dortoirs qui abritaient les lépreux, l'hôpital et une reconstruction d'une rue, avec des magasins et une église. Lors de la visite, le guide partage des anecdotes fascinantes sur la vie de cette île. 

Ce département se trouve sur la côte Ouest de l'île. Il se caractérise par des changements continuels et inattendus du paysage naturel ; les montagnes sauvages, les nombreuses gorges, sa végétation riche et les magnifiques côtes. La Canée, est la deuxième ville de Crète, après Héraklion. Elle est constituée d'une vieille ville, qui se trouve dans les fortifications vénitiennes, et d'une ville neuve qui s'est construite autour de ce fort. La vieille ville a été déclarée patrimoine à protéger et une grande partie en a été restaurée. Le long des quais, on trouve nombre de tavernes, d'ouzeris et de bars, tandis qu'un grand nombre de magasins touristiques abondent dans les ruelles, à l'intérieur de la vieille ville. 

Le circuit qui longe la mer passe par les plus belles plages du département,  nous nous rendons sur le sentier le plus fameux de l'île : 

Ces gorges sont les plus profondes d'Europe. Elles s'étendent sur plus de 16 km et atteignent jusqu'à 600 mètres de hauteur ! La promenade est éprouvante, mais le spectacle en vaut la peine ! Creusées par un torrent à travers les roches d'un massif montagneux elles font partie des beautés de la nature.  

Au début, nous descendons un chemin étroit qui mène au fond de la gorge. Après 4 km nous arrivons à l'église de St.Nicolas, bâtie entre d'immenses cyprès centenaires. A partir de là, la balade devient plus facile. Puis nous arrivons au village de Samaria qui était encore habité jusqu'à ce que la gorge soit déclarée réserve nationale. Là, nous pouvons voir l'église de Sainte Marie l'Egyptienne qui donna son nom à la gorge. Après une halte, nous continuons notre marche et remarquons que la gorge devient de plus en plus étroite. Nous restons bouche bée face aux portes de la gorge : deux énormes rochers qui atteignent une hauteur de 600 mètres sont séparés de 3 mètres seulement. A sa sortie, la gorge s'élargit et nous arrivons, peu après, à Agia Roumeli, village du bord de mer, avec nombre d'hôtels et de tavernes. Il y a des liaisons en petits bateaux avec les ports de Loutro, Sfakia mais aussi avec Sougia, et l'île de Gavdos. Pour les plus audacieux, et surtout les plus courageux, il y a également la possibilité de continuer à pieds. 

Encerclé par Chiana et Héraclion, les Montagnes Blanches et le Psiloritis, se trouve le département de Rethymnon, avec une étendue en grande partie semi-montagneuse. 

Rethymnon est la troisième ville de Crète. Au nord-est de la ville s'étend une immense plage de sable fin de 12 km, tandis qu'à l'ouest la côte est rocheuse sur 10 km de long. La vieille ville à l'intérieur des murs vénitiens constitue un musée vivant de monuments des siècles passés. Des églises byzantines et vénitiennes côtoient des minarets turcs, de belles maisons anciennes avec des blasons vénitiens ici et là, des canons turcs, des ruelles étroites avec des constructions moyenâgeuses nous invitent à un voyage dans le passé de cette petite ville. La nouvelle ville s'est d'abord étendue vers le sud mais, ces dernières années, elle s'est davantage développée le long de la côte Est avec des constructions modernes et de nombreux hôtels. 

L'histoire de l'île, au premier coup d'œil, apparaît comme une série interminable de conquêtes et de tentatives, par les envahisseurs, de détruire où de changer la culture locale. Mais la Crète y résistera. 

Ce furent probablement ces îlots d'autonomie situés autour des hauts sommets des Montagnes Blanches, du Dicté et du Psiloritis et qui ne souffrirent jamais de la conquête, qui permirent aux habitants de garder vivantes jusqu'à nos jours les mœurs, les coutumes et les traditions.  Le Crétois ne supporte pas la violation de certaines valeurs, comme son honneur qu'il défend à tout prix. Mais avant tout, le Crétois, en tant qu'habitant de l'île a un très grand sens de l'hospitalité, qu'il considère comme un devoir sacré. Un simple raki offert dans un café, peut souvent finir par un repas à domicile, qui durera toute la nuit. Vous avez l'impression d'être un membre de la famille. Mais pour véritablement s'en rendre compte, il faut parcourir l'arrière pays où cette célèbre hospitalité Crétoise n'est pas un mythe ! 

Un exemple  : Alors que nous nous étions égarés sur des routes étroites et sinueuses dans un paysage idyllique, luxuriant, rempli de vignes, d'oliviers, et de moutons mal rasés, nous nous arrêtons dans un petit village. Il était midi, et il n'y avait personne dans les parages, mais nous remarquons beaucoup de voitures garées devant un beau bâtiment tout blanc. Nous nous approchons et voyons à l'intérieur des tables dressées avec élégance, alors nous demandons aux personnes qui se trouvaient là, si l'on pouvait se restaurer. Un homme qui parlait assez bien le français s'approche de nous avec un sourire jusqu'aux oreilles, et nous désigne une table où l'on prend place. Puis amusé, il nous dit : «Aujourd'hui c'est le baptême de mon petit fils, vous êtes dans une salle commune, et le menu est le même pour tout le monde, nous vous invitons à partager ce repas de fête». Gênés, notre premier réflexe fut de refuser, mais l'homme nous expliqua qu'il serait très vexé si nous partions. Alors, nous acceptons. Un repas fabuleux nous est servi, accompagné de vins crétois délicieux, dans une ambiance très festive. En fin d'après-midi, avant de quitter nos hôtes, nous demandons combien nous devions pour ce repas ? «Vous ne nous devez rien, vous êtes dans notre pays et vous êtes les invités». Devant nos yeux ébahis, il ajoute : «Ne vous en faites pas, c'est la coutume ici,  nous aimons recevoir les étrangers comme des invités d'honneur ! On vous souhaite un bon retour à votre hôtel,  en vous remerciant d'avoir choisi notre belle île pour passer vos vacances».  Incroyable !!! Nous les remercions le plus chaleureusement possible...Voir de parfaits inconnus nous offrir autant ! fût une expérience marquante. Ces moments ont été vraiment très émouvants pour nous, et pour eux. Nous nous sentions extrêmement chanceux et j'ai finalement l'impression que mon récit n'est pas du tout à la hauteur de ce qui s'est véritablement passé ! Nous sommes restés fascinés par l'authenticité, l'amour et la fierté que les Crétois portent à leur patrie et à ses racines. l'Amour et la fierté qu'ils montrent et partagent avec tous ceux qui s'y intéressent.