Fontaine-de-Vaucluse Source de la Provence.

Ce petit village où les mystères de la Sorgue trouvent leur origine,  inspire depuis toujours les artistes, et attire nombre de visiteurs, fascinés à la fois par ses merveilles naturelles et son histoire passionnante. 

Le site de la source de la Sorgue, qui jaillit au pied d'une falaise abrupte de 230 mètres, est fréquenté depuis l'antiquité, faisant à l'époque l'objet d'un culte important. On y accède en remontant la rivière au terme d'une agréable promenade à l'ombre des arbres qui bordent le chemin. Les eaux résultent d'un incroyable réseau souterrain. Elles sont issues de l'infiltration des eaux de pluie et de la fonte des neiges au sud du mont Ventoux, des monts de Vaucluse, du plateau d'Albion et de la montagne de Lure, ce qui fait de la source la plus importante d'Europe par son volume d'eau écoulé. Les lieux prennent un visage très différent en fonction des saisons ; très paisibles et d'une exceptionnelle couleur turquoise en hiver et en été, les eaux peuvent être déchaînées en automne et au printemps.

Les ruines de ce château surplombent le village, et la vue sur la vallée depuis l'immense piton rocheux sur lequel il se dresse est magnifique. Construit au XIe siècle, l'édifice est devenu propriété de l'évêque de Cavaillon trois siècles plus tard, et a notamment été la résidence d'été de l'évêque Philippe de Cabassolle, grand ami de Pétrarque, qui y séjournait de façon régulière. On estime que les ruines actuelles datent du XIIIe siècle. Au XVe siècle, le château est passé sous le joug de la famille Sagnet, seigneurs de Vaucluse, avant d'être détruits au XVIe siècle. S'il est difficile aujourd'hui d'imaginer le château d'origine, on a néanmoins la trace d'un inventaire dressé en 1414 mentionnant une chapelle, un donjon, une salle d'armes, un salle de garde et une citerne. 

Sur le chemin de la Fontaine, le moulin Vallis Clausa avec son impressionnante roue à aubes, emmène à la découverte de la fabrication du papier comme au XVe siècle. Cette production a été une activité majeure de Fontaine-de-Vaucluse jusqu'au milieu du XXe siècle, le village bénéficiant à la fois d'un climat doux et des eaux claires de la Sorgue, l'alliance parfaite pour cet artisanat. Une visite du moulin permet ainsi d'en savoir plus sur toutes les étapes de la fabrication traditionnelle d'un papier chiffon de haute qualité et d'observer le papetier qui travaille sur place. En fin de parcours, on peut acheter à la boutique des feuilles produites ici, vierges ou imprimées de divers textes ou illustrations. 

L'exploration du gouffre de Fontaine, aujourd'hui accessible uniquement aux spéléologues, a débuté en 1879. Le commandant Cousteau y a lui-même découvert plusieurs cavités en 1947. Le musée du monde souterrain propose de revivre cette épopée à travers un décor reconstitué grandeur nature, avec gouffre, cascade, rivière souterraine et fresques préhistoriques. On peut également admirer la collection de quatre cents cristallisations des cavernes recueillies par Norbert Casteret, célèbre spéléologue qui a exploré les lieux pendants cinquante ans. Une plongée passionnante dans les sous-sols du village ! 

Le célèbre poète Italien du XIVe siècle a fait de nombreux séjours à Fontaine-de-Vaucluse au cours de sa vie, notamment après avoir été éconduit par sa muse Laure de Sade. C'est en 1927 qu'a été inauguré sur la rive gauche de la Sorgue le musée-bibliothèque François Pétrarque, à l'emplacement supposé de sa maison. Il est dédié à l'homme de lettres, mais pas seulement, puisque les lieux ont aussi été une terre d'inspiration pour d'autres artistes majeurs. Ainsi, après avoir traversé le «jardin délicieux» on découvre au rez-de-chaussée de la maison troglodyte une collection d'art moderne qu'accompagnent des textes du poète René Char, originaire de l'Isle-sur-la-Sorgue, à une dizaine de kilomètres de Fontaine. Dans un dialogue entre écriture et peinture sont exposées des œuvres de Georges Braque, Alberto Giacometti, Joan Miro ou encore Pablo Picasso. 

Le premier étage présente une collection de portraits, dessins et estampes de Pétrarque et Laure, ainsi qu'un fonds d'éditions anciennes des œuvres de l'écrivain. Le second étage est quant à lui consacré au «Trésor des eaux», qui rassemble les monnaies antiques découvertes dans le gouffre, datant du 1er siècle avant J.-C. au IVe siècle de notre ère. 

L'environnement, le village ou encore sa nature font que l'endroit est magique. L'histoire qu'il contient fait rêver et lorsque l'on écoute les habitants raconter les secrets de la région on a l'impression de remonter le temps.