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ONTARIO, l'autre belle province...

ONTARIO, l'autre belle province...

Juste à l'ouest et grande rivale du Québec, l'Ontario est méconnue des Français. Grâce à Toronto c'est pourtant la province la plus dynamique du pays, et l'une des plus attractives. 

Les chutes du Niagara ? Que n'ai-je vu, lu ou entendu à leur propos ! Beaucoup m'ont vanté le côté Canadien, mieux orienté et plus spectaculaire que l'américain. D'autres m'ont dressé un piètre tableau de leur exploitation commerciale. Je décide de vérifier sur place en explorant l'Ontario. Toronto, la capitale provinciale, est la porte d'entrée obligée. Une navette ferroviaire flambant neuve me conduit de l'aéroport à la gare centrale, très Manhattan. D'ailleurs, le quartier financier qui la prolonge n'a rien à lui envier. Il m'impressionne, avec ses alignements de buildings où scintille la façade dorée à l'or de la Royal Bank, un excellent isolant thermique, d'après ma guide. 

CN TOWER Toronto
CN Tower

Toronto, anglophone, a supplanté Montréal, sa rivale québécoise dans les années 1970. Les craintes liées au nationalisme québécois y ont attiré en masse les sièges commerciaux et bancaires. Dans cette mégapole de 6 millions d'âmes se parlent 140 langues et sont tournées de nombreuses fictions. Sur l'esplanade de l'hôtel de ville, les jeunes s'adonnent aux seflies au milieu d'un Toronto en lettres géantes. Je touche presque du doigt la CN Tower et ses 553 mètres. Elle fut la plus haute tour du monde durant trente-quatre ans, jusqu'en 2009. Un coup de tramway, vingt minutes de queue et un ascenseur panoramique me mènent sur la plateforme, à 342 mètres. Les gratte-ciel gagnent en modestie. Ils poussent pourtant de façon inexorable, réduisant les bâtiments anciens à des fins moignons de façade. De l'autre côté s'étendent le lac Ontario et les 15 îles de Toronto. Elles s'égrènent en un chapelet de plages, cottages et sentiers pour marcheurs et cyclistes. Après avoir éprouvé mon vertige sur une plaque transparente, je retrouve la ville et ses quartiers. 

TORONTO ET SES RUES BRANCHÉES

Envie de bâtiments industriels réhabilités en terrasses et boutiques branchées ? Direction Distillery Historic District, à l'ouest.

Toronto Dog fontaine
Dog Fontaine

Tentée par le street art, les voitures transformées en pot de fleurs, les surplus militaires et les restos veggie... Ce sera le surprenant Kensington Market, en marge du quartier chinois. Sur Queen Street West règnent les créateurs de mode, les designers et les jeunes chefs. Je plonge sous Dundas Square, parmi des strates de commerces et de restaurants. Me voici fascinée, déboussolée et bien bousculée dans le coeur battant du monde urbain moderne, c'est un peu Manhattan. Toronto la décomplexée réserve bien des surprises aux piétons. Quoi de plus mignon que la fontaine de Berczy Park avec ses chiens en résine cracheurs d'eau ? 

Il ne faudrait cependant pas oublier les chutes ! Depuis le centre ville, je peste durant deux heures sur une autoroute plate et morne, où les voitures dépassent aussi bien par la droite que par la gauche. J'ignore délibérément l'imbrication d'hôtels et de pseudo-musées racoleurs en surplomb. Tout se passe le long du boulevard-promenade plein à craquer. Je me faufile pour admirer le rideau de la chute américaine, juste en face. La plus belle chute reste cependant la canadienne, en forme de fer à cheval. Un vrombissement incessant et assourdissant, des jets d'écume, des reflets turquoise, des embruns plein le visage...la magie opère. Je chemine ensuite à l'intérieur de la roche jusqu'au pied du fer à cheval. Vue saisissante et paquets d'eau garantis, même avec un poncho en plastique jaune ! 

Les chutes du Niagara

Il en va de même sur les bateaux qui s'en approchent au plus près. La concurrence est acharnée pour offrir l'expérience la plus inoubliable. Justement, rien ne vaut les airs ! Le ballet est millimétré : 4 hélicoptères font des rotations de 10 minutes chacun, soit un atterrissage toutes les deux minutes 30 secondes. Le survol n'en reste pas moins spectaculaire. 

De retour au volant, je longe les gorges de la rivière pour arriver à Niagara-on-the-Lake. Situé à l'embouchure du lac Ontario, ce village très fréquenté a gardé son charme. Les écureuils bruns chahutent autour des églises protestantes, parmi les tombes posées sur d'impeccables pelouses. Antiquités et gourmandises garnissent les vitrines de Queen Street, tandis que les terrasses accueillent les visiteurs émerveillés après leur virée aux chutes.  

Niagara-on-the-Lake est aussi une région viticole, renommée pour son vin de glace. Chez Iniskillin, je m'étonne d'en déguster autant de variétés. Le plus surprenant est extrait du cépage cabernet franc, nectar à la couleur brique et aux notes de fraise vanillée. Le prix va de pair avec la rareté : il faut deux ceps pour une bouteille de 37.5 cl, m'a-t-on dit. 

Retour à Toronto, toujours avec ces agaçants conducteurs qui doublent de tous côtés. 

Kingstone Canada
Kingstone

Le lendemain, je repars le long du lac Ontario, cette fois vers le nord-est, pour Kingston. Agréable ville universitaire, elle est le point de départ de nombreuses croisières à la journée ou à la demi-journée jusqu'à l'archipel des Mille-îles.  Ce parc naturel amphibie émiette ses confettis de terre entre le bout du lac Ontario et la naissance du fleuve Saint-Laurent. Partagé avec les États-Unis, il attire les fortunés comme en témoigne le château de Bold sur son île en forme de coeur.

Un esprit plus populaire règne à Upper Canada Village. Il a permis de sauver des bâtiments menacés, témoins de la vie rurale d'antan. Deux employés en costumes me plongent en 1866 et détaillent avec passion moulin à bois, taverne, quincaillerie, ferme ou école ...

À cette époque, Ottawa, au nord, n'avait pas encore dix ans d'existence comme capitale du futur Canada. Le site fut choisi par la reine Victoria pour sa position charnière entre l'Ontario et le Québec. Là, je retrouve le plaisir de parler français. en particulier à l'hôtel et au restaurant. 

Parlement Otawa
Parlement Otawa

Pas question d'échapper à la visite du parlement, symbole national avec ses trois bâtiments néogothiques. Depuis la tour centrale, la vue embrasse la ville québécoise de Gatineau de l'autre côté de la rivière des Outaouais. Une alarme incendie vient couper ma rêverie et me fait dévaler quatre à quatre les étages, maudissant les touristes qui encombrent les escaliers. Un besoin de nature me saisit alors. Et si je traversais le pont de la Confédération pour rejoindre le Québec et l'immense parc de la Gatineau, poumon vert de la capitale fédérale? 

Parc de La Gatineau

Au milieu des lacs et des forêts, peut-être croiserai-je des tortues serpentines, des orignaux et des ours bruns, voire Justin Trudeau faisant son footing ; un Premier ministre aussi abordable et décontracté, paraît-il, que la plupart de ses concitoyens. 

Ce parc bucolique était très intéressant, je n'ai hélas vu aucun animal, ni rencontré Justin Trudeau,   mais parcourir l'immense forêt à vélo, en profitant du chant des cascades, est ce que j'appelle un moment rempli de petits bonheurs. 

Grace au parc de la Gatineau, les gens d'Ottawa peuvent passer de la ville au milieu de la nature en quelques minutes - un énorme avantage pour une ville de presque un million d'habitants.

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