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La Forêt de Compiègne un site chargé d'histoire.

La Forêt de Compiègne un site chargé d'histoire.

A 80 km au nord de Paris, cette sublime forêt domaniale s'étend sur 14 500 hectares. Sillonnée par plus de 900 km de routes et sentiers, elle a aussi été traversée par la grande histoire. Dans cet écrin de verdure, il fait bon se ressourcer en toute saison. 

Dès le VIe siècle, la forêt de Compiègne est un terrain de chasse très prisé des rois de France. Elle a donc très tôt fait l'objet d'aménagements : On trouve ainsi des routes et sentiers à travers tout le domaine. On dénombre huit carrefours appelés «puits», car ils étaient autrefois équipés d'une auge pour les meutes, et 304 intersections, chacune ayant son propre nom. Elles sont signalées depuis 1827 par des poteaux étoilés. En 1853, on ajouta à la demande de Napoléon III, inquiet à l'idée que son épouse perde son chemin dans cette immense forêt, un trait rouge sur chaque poteau. En se mettant dos à la marque, l'impératrice Eugénie n'avait qu'à avancer droit devant elle pour retrouver le palais ! 

La visite du château permet de voir une quarantaine de pièces richement meublées sur les 1350 que possède le palais. On reste bouchée bée d'admiration devant la magnifique bibliothèque de Napoléon 1er, en acajou, et bois doré, puis  en regardant le plafond et les lustres de la salle de bals qui mesure 45 mètres de long.  Le musée de la voiture ancienne est un musée réunissant des dizaines d'attelages depuis 1927. Il a été installé à la place des cuisines, dans le sous-sol du château.  Ce musée retrace l'histoire de la locomotion routière, depuis les premiers moments de l'attelage jusqu'aux débuts de la voiture automobile. 31 véhicules d'exception y sont exposés ! On y voit par exemple la première voiture à avoir franchi la vitesse de 100 km/h, «La Jamais contente». Une voiture électrique, en forme de torpille, qui date de ...1899 ! Les premiers vélos du début de XXe siècle sont également présentés. 

Le parc du Château, classé «Jardin remarquable» est le point de départ de l'Allée des Beaux-Monts qui offre une superbe perspective. Longue de 5 km et large de 60 mètres, l'allée relie le château de Compiègne à la forêt. C'est Napoléon 1er qui a souhaité la création de cette percée pour rappeler à sa seconde épouse Marie-Louise la perspective qu'elle avait connue au château de Schönbrunn, près de Vienne, palais d'été de la dynastie austro-hongroise.  La légende veut que l'empereur ait demandé de laisser un rideau de bois devant le château pendant les travaux, afin que sa femme ne découvre la vue qu'au tout dernier moment, comme si l'allée avait été dégagée en une nuit. La percée ne sera cependant définitivement achevée qu'en 1853, sous Napoléon III. l'idéal est de grimper jusqu'au point de vue des Beaux-Monts, d'où le panorama grandiose sur le palais en vaut largement la peine. 

En forêt de Compiègne, un arrêt aux étangs de Saint-Pierre est inévitable

C'est l'un des plus beaux sites de la forêt. Ces étendues d'eau artificielles ont été creusées au XVIe siècle par des moines célestins. On comptait sept étangs à l'origine, mais il n'en reste plus que trois aujourd'hui. Très poissonneux, ils sont logiquement très courus des pêcheurs. Avec leurs hérons, cygnes, canards et poules d'eau, les lieux sont aussi le paradis des ornithologues amateurs. Entre deux étangs se love le pavillon Eugénie, pavillon de chasse où Napoléon III avait coutume de recevoir des invités.

Du côté des créatures bien vivantes, vous pourrez croiser des chevreuils, des sangliers ou des ratons laveurs et entendre le brame du cerf en automne. Les amoureux de la nature peuvent parcourir une partie des 900 kms de chemins à pied, à cheval ou à vélo. 

On peut ensuite pousser la visite jusqu'au pittoresque village de Vieux-Moulin, traversé par le ru de Berne. il est réputé pour ses villas cossues du XIXe siècle et son église Saint-Mellon. Construite dans sa version actuelle en 1860, elle a la particularité de posséder un porche-clocher avec deux toits débordants qui lui donnent un petit air de pagode très étonnant. 

Pour les amateurs d'histoire, Compiègne évoque avant tout l'armistice du 11 novembre 1918.

 

C'est ici dans un wagon de chemin de fer, que le maréchal Foch a reçu les représentants allemands pour mettre un terme à quatre ans de conflit international. Le wagon original a été détruit en 1940 sur ordre d'Adolph Hitler, mais on peut visiter son double et se replonger dans ces instants où s'est jouée l'histoire du monde. Ce lieu de mémoire abrite également près de 800 photos stéréoscopiques en noir et blanc de la Grande Guerre, témoignages exceptionnels de la vie des soldats.

Saint-Jean-Aux-Bois est avec Vieux-Moulin l'un des deux villages de la forêt de Compiègne.

 

On se croirait hors du temps lorsque l'on parcourt ses jolies ruelles fleuries bordées de maisons en pierre. Parmi les monuments à ne pas manquer, son abbaye gothique dont l'édification remonte au XIIIe siècle et à laquelle on accède par une exceptionnelle porte fortifiée du XVIe siècle. 

Autre incontournable, le doyen et symbole des lieux : le chêne Saint-Jean, situé à quelques centaines de mètres, qui veille sur le village du haut de ses huit siècles, en effet il a été planté sous Saint-Louis il y a plus de 800 ans. 

La ville de Pierrefonds se situe en lisière de la forêt de Compiègne. Au détour d'un sentier se dresse la majestueuse silhouette de son château. A ses pieds, l'ancienne station thermale de Pierrefonds-les-Bains s'étire le long du lac.

Le château offre une magnifique vue sur les environs, notamment le centre-ville et le lac de Pierrefonds. Il constitue une véritable forteresse avec son pont-levis, ses tours et remparts de 40 mètres de haut. Construit à la fin du XIVe siècle par le duc Louis d'Orléans, il est démantelé trois siècles plus tard. Alors qu'il est en ruine, Napoléon III confie en 1857 sa reconstruction à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, célèbre pour ses restaurations de monuments historiques Français au XIXe siècle. (Il est notamment connu pour avoir restauré la cathédrale Notre-Dame de Paris, et c'est à lui qu'on devait la fameuse flèche de ladite cathédrale.) 

Viollet-le-Duc, va en profiter pour réinterpréter l'imagerie médiévale qui le fascine : de hautes murailles, des tours, un donjon, des décors sculptés...D'autant plus impressionnant que le château, à côté duquel on se sent très petit, se dresse dans un parc escarpé qui domine la ville. 

Après avoir franchi le portique d'entrée, nous voilà dans la cour d'honneur qui brasse les styles et donne le tournis. Sans se laisser intimider par la statue équestre de Louis d'Orléans, frère cadet du roi Charles VI et initiateur du château édifié en 1397, on pénètre dans les coursives et on se laisse porter par la majesté des lieux : la chapelle, le salon de réception, le cabinet de travail, la salle des armes, le chemin de ronde, la salle des mercenaires, les peintures murales peuplées d'animaux fantastiques, les boiseries finement dessinées, les cheminées XXL ou ces toilettes d'une étonnante modernité...avec chasse d'eau ! Pas étonnant que tant d'équipes de tournage de film aient planté leurs caméras ici, par exemple pour le Jeanne d'Arc de Luc Besson ;  L'homme au masque de fer de Randall WallaceLes Visiteurs 2  de Jean-Marie Poiré ...etc.

Une étape nous a particulièrement marqués. Dans les entrailles du château, les caves voûtées abritent les moulages de sculptures funéraires commandées par le roi Louis-Phillipe dans les années 1830, pour rendre hommage aux grands personnages qui ont fait la gloire de la France. L'imagination s'affole au contact de ce bal des gisants, plongés dans une obscurité qui en renforce la troublante singularité.

Bienvenue à Pierrefonds-les-Bains !

 

Au cours du XIXe siècle, la cité a bâti sa réputation sur ses eaux de source ferrugineuses et sulfureuses. Le thermalisme a attiré la bonne société de Paris et même du nord de la France. D'où celle kyrielle de belles villas jadis destinées à loger les curistes. Villa Colombine, villa Palestrina, villa Formosa, château de Jonval...Pas de visites mais quel régal pour les yeux au fil de la balade. 

Il y a bien sûr aussi, la vue depuis le lac, avec au premier plan les berges arborées et les pédalos. Le plan d'eau est privé mais plusieurs terrasses de restaurants vous accueillent dans un cadre enchanteur. 

Mais revenons, sur nos pas et rentrons à Compiègne où d’autres merveilles nous attendent encore.

Le centre-ville de Compiègne est un quartier dynamique, qui comporte plusieurs rues piétonnes.

Il est notamment animé par ses nombreux commerces, pour le plus grand plaisir des amateurs de shopping. Ce sont aussi des bâtiments et monuments historiques, comme l'hôtel de ville du XVIe siècle de style gothique. Situé au coeur du centre-ville face à une petite place, qui comporte une statue de Jeanne d'Arc, il vaut le coup d'oeil. À environ 100 mètres de l'hôtel de ville se trouve le territoire de l'ancienne Abbaye Saint-Corneille fondée par le roi français Charles-le-Chauve. Quatre rois de France y ont été sacrés entre le IXe et le Xe siècle. Les bâtiments érigés à l'époque ont été complètement détruits par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Le site a été restauré et abrite désormais l'une des trois bibliothèques de la ville. Certains manuscrits de l'abbaye y sont encore conservés. Cette bibliothèque possède de nombreux ouvrages qui retracent l'histoire de Compiègne à travers les âges. L'architecture du bâtiment est aussi impressionnante. 

La forêt domaniale de Compiègne, est un site chargé d'histoire ! C'est ici, qu'en 1360, Jean Le Bon instaura le franc ;  ou que Louis XV, traitant avec la République de Gênes, y décide le rattachement de le Corse à la France en 1756 et 1764. C'est ici aussi que Jeanne d'Arc, venue repousser les Anglos-Bourguignons assiégeant la cité,  est capturée devant ses murailles le 23 mai 1430 et dont la captivité s'achèvera sur le bûcher fatal. 

D'une histoire millénaire, témoignent de magnifiques monuments que nous pouvons parcourir au gré de notre fantaisie ou de nos intérêts.

La forêt de Compiègne, à proximité de Paris, fut très tôt un but idéal d'excursion ▼

Parfois, c'était pour plusieurs jours qu'elle (Odette) s'absentait, les Verdurin l'emmenaient voir les tombeaux des Dreux, ou à Compiègne admirer, sur les conseils du peintre Elstir, des couchers de soleil en forêt et on poussait jusqu'au château de Pierrefonds.

- Proust dans «Un amour de Swann» -

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