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Le savon a plus de 3 000 ans !

Savons d'Alep
Savons d'Alep

Le premier savon aurait été fabriqué il y a 3.000 ans, à Alep, en Mésopotamie : un savon a base d'huile d'olive, de laurier et de soude végétale, provenant de la combustion de plantes diverses, dans la salicorne. Il se présente sous la forme d'un bloc marron vert. C'est le premier produit d'hygiène corporelle inventé par l'homme. Cette pâte permet d'éradiquer les infections et de calmer les principales irritations de la peau. 

Les Égyptiens se frottent avec du natron, c'est à dire du bicarbonate de soude que l'on trouve à l'état naturel dans les lacs salés après évaporation.

Les Germains et les Celtes préparent leur savon à partir de graisse de chèvre et de cendre de bouleau. Le sapo romain est très corrosif. Il ne sert pas pour le corps, mais pour le blanchissage du linge et pour éclaircir les cheveux. Comme le relate Pline l'Ancien dans son histoire naturelle. À Rome, la pâte savonneuse est employée comme remède. Malgré la tradition des thermes, ce n'est qu'au IIe siècle qu'elle est utilisée pour se laver. 

Les croisés rapportent d'Orient le savon d'Alep, à la base de tous les savons durs. Quelques savonneries s'implantent en Espagne, en Italie et en Provence dès le XIIe siècle. Aucune n'atteint la réputation et l'activité de celles qui se développent à Marseille à partir du XVe siècle. 

Fabriqué à partir d'huile d'olive et de soude, le savon de Marseille subit le procédé au chaudron, qui consiste à cuire la pâte jusqu'à saponification des huiles par la soude évaporée.

Oliviers
Oliviers

La cité phocéenne, entourée d'oliviers, est capable de fournir la matière première nécessaire à la confection de savons corporels dont la renommée est telle que, dès le siècle de Louis XIV, ce sont plusieurs dizaines de savonneries qui sont en activité. une règlementation stricte est mise en place, qui assure le succès de ce savon de couleur verte, produit par cinq cents ouvriers et des renforts de forçats. Interdiction d'ajouter de l'eau pour en augmenter le poids ou de la farine ou de la chaux, moins chères que les huiles ou la soude ! Interdiction d'utiliser une autre ingrédient que l'huile d'olive pure ! Deux types de savons se côtoient : le savon marbré pour dégraisser les laines et faire le ménage ; le savon blanc pour les teinturiers, blanchisseurs et parfumeurs. 

En 1789, l'évènement passe totalement inaperçu, il est pourtant à l'origine de l'industrie chimique industrielle : Nicolas Leblanc invente la soude caustique à partir d'eau de mer. Ce Berrichon, chirurgien du duc d'Orléans, obtient du carbonate de calcium à partir du sel marin. Il dépose le brevet en 1791, installe une usine au bord de la Seine, à Saint-Denis. La mort de son protecteur, le duc d'Orléans, sur l'échafaud en 1793, le ruine. Son usine est fermée. Il se suicide peu après, mais le procédé Leblanc triomphe durant tout le XIXe siècle et alimente l'industrie savonnière qui caracole toujours à Marseille. 

C'est d'ailleurs un Phocéen, Jules Ronchetti, qui invente, en 1906, la poudre de savon à laver qu'il commercialise sous la marque Persil. 

L'année suivante, la société allemande Henkel sort un produit similaire sous le même nom. S'ensuit une bataille juridique qui dure jusqu'à la fin des années 1920. 

La marque anglaise Unilever, qui rachète l'entreprise Ronchetti, obtient d'utiliser le nom Persil en France et en Grande-Bretagne, tandis qu'Henkel garde le monopole dans le reste du monde. 

Le 19e siècle est marqué par les progrès de l'hygiène, de la technologie (vapeur, électricité, mécanisation), de la chimie, du chemin de fer. Malgré ces avancées et les débuts de la publicité à l'aube de 20e siècle, la concurrence internationale s'affirme et annonce le déclin des prochaines décennies.  Ce déclin a plusieurs causes, telles que l'apparition des détergents se synthèse et la généralisation de la machine à laver, le développement des grandes surfaces, et la création de nouvelles savonneries dans des régions extra-méridionales. Le retour aux valeurs naturelles et écologiques des années 80 annonce le renouveau du savon de Marseille qui ne pourra cependant jamais retrouver l'importance qu'il a connue. En effet, des 108 savonneries à Marseille et des 14 à Salon de Provence en 1924, seules trois persistent à Marseille et deux à Salon en 2018.

Chargé d'histoire, le savon de Marseille est également devenu un objet patrimonial. 

Le nom «Savon de Marseille», n'a jamais été protégé depuis sa création au Moyen Age. Repris par tous, (marques de lessives, fabricants de savons), sans toutefois respecter la véritable recette, difficile pour le consommateur de s'y retrouver ! Grâce à l'UPSM, qui s'est penchée sur l'importance de créer une charte à respecter pour enfin reconnaître le vrai du faux, on ne peut désormais plus se tromper et acheter des imitations. Cette charte repose sur trois critères : la composition du savon, l'origine géographique et le processus de production. Seul le respect de cette charte peut donner lieu à l'apposition de la marque collective. Conçu à base d'ingrédients naturels qui respectent la peau, il est l'un des produits à être fabriqué comme au début de son existence. Sa propriété lavante et nettoyante est triplement plus efficace que tout autre savon naturel ou non, et permet de lutter contres les bactéries et agents extérieurs qui se collent à notre peau. Le plus du savon de Marseille : il respecte l'environnement et ne pollue pas contrairement aux savons industriels

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