16 Décembre 2020
Plus de 10 000 ans avant Jésus-Christ, les peintres de la grotte de Lascaux s'éclairent avec des lampes constituées d'une pierre creuse contenant de l'huile de renne et d'une mèche végétale : efficace et sans fumée.
Les civilisations antiques adoptent des modèles similaires, du plus simple, en terre cuite sobrement décoré ou en fer, au plus raffiné de bronze utilisé par des classes fortunées.
Au cours des siècles, la mèche tressée en roseau, chanvre, lin, laine, puis coton à partir du XVIIe siècle, est remplacée par une mèche plate qui brûle plus régulièrement : un système de crémaillère permet d'incliner le réservoir et d'alimenter régulièrement la mèche.
Vers 1780, le chimiste Proust invente le réservoir à niveau constant, et Argand le bec à double courant d'air qui améliore le tirage.
Le célèbre Quinquet monte le réservoir et le bec sur une tringle, et Phillips invente la lampe sinombre sans ombre ...La découverte du pétrole lampant, très fluide, sonne le glas de la lampe à huile en 1853, dont le principe de base se maintient jusqu'au XIXe siècle, le plus souvent sous sa forme la plus simple, pour ne citer que le «caleil», traditionnellement dans le Sud-Ouest, doté d'un bec pour soutenir la mèche et d'un harpon pour la suspendre.
La lampe à huile, dont il faut sans cesse surveiller la combustion, est concurrencée, dès la fin du Moyen Âge, par la chandelle, constituée d'une mèche entourée de suif de mouton ou de boeuf, dont la flamme est certes très fumeuse, mais qui est plus pratique et plus économique.
De la lampe au cierge, il n'y a qu'une différence de combustible et de prix, celui de la cire d'abeille, qui donne une flamme plus brillante, réservées aux riches et aux célébrations religieuses.
Lorsque Paul Claudel écrit : «Ce n'est pas le clergé qui fait la flamme, c'est la flamme qui fait le cierge», on comprend combien, au-delà de l'aspect utilitaire, ce mode d'éclairage a façonné le regard et l'imaginaire nocturnes de nos ancêtres et fasciné les artistes du «clair-obscur» qu'ont été le Caravage et George de la Tour.
Avec la chandelle naissent les chandeliers et, avec eux, quelques-uns des plus beaux chef-d'œuvre de l'argenterie sacrée ou profane.
Les inventaires après décès de l'Ancien Régime montrent une extrême diversité, du simple bougeoir plat à anse posé près du lit, au flambeau à une chandelle, bras de lumière, candélabres et lustres dont certains sont dotés de plusieurs dizaines de flammes dans les résidences princières ou royales.
L'avènement de la fée électricité a envoyé au magasin des accessoires ces lumières d'un autre temps.
Pour autant la bougie - de Bejaia en Kabylie dont on importait de la cire dès la fin du Moyen Âge - occupe encore un place dans les lieux de culte, mais aussi dans les intérieurs contemporains. Une façon de renouer avec l'intimité des premiers foyers.
La bougie constitue toujours une source de lumière de dépannage, mais ses utilisation ordinaires ne sont plus de l'ordre de l'utilitaire, elle est fréquemment utilisée en décoration ou pour la diffusion de senteurs. On trouve également des bougies flottantes pour les jeux de lumière et des bougies représentant des personnages, des fleurs, fruits etc...Elle symbolise les années écoulées sur les gâteaux d'anniversaire ou sert de décoration des sapins de Noël.
Elle crée aussi l'intimité lors d'un dîner aux chandelles, au restaurant ou chez soi, à moins qu'elle ne se multiplie sur les lustres et les chandeliers dans les reconstitutions historiques ou les réceptions.
Mais attention !
l'ingrédient de base, la paraffine, que l'on trouve dans de nombreuses bougies parfumées est un composant obtenu à partir du pétrole. Le risque principal réside dans la combustion, qui occasionne l'émanation de particules et de composés organiques volatiles, dont certains sont cancérigènes. Voilà qui n'est pas très rassurant, surtout lorsqu'on a l'habitude d'allumer une bougie tous les soirs. Mieux vaut éviter la paraffine.
Et ce n'est pas tout. Bien que les doux parfums d'orange-cannelle ou de vanille peuvent nous mettre d'excellente humeur, ces odeurs sont malheureusement réalisées, dans de nombreux cas, grâce à des substances potentiellement nocives, dont les phtalates. Mieux vaut éviter les bougies parfumées.
Même des bougies naturelles, on n'abusera pas !
La bougie la plus naturelle va produire des composés organiques volatiles, résultant de la combustion. Mais de manière générale, si l'on ne veut vraiment pas se passer de bougies, il est préférable de se tourner vers des alternatives naturelles, dont la composition fait intervenir le moins de substances possibles. Quelle que soit l'utilisation, le conseil est de limiter l'exposition répétée et prolongée, et surtout d'aérer l'intérieur de manière adéquate.
Afin de minimiser les risques, les fans de bougies peuvent donc se tourner vers les marques naturelles, en veillant simplement à ne pas les allumer trop souvent.