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La tapisserie d'Aubusson, un patrimoine séculaire !

Musée de la tapisserie d'Aubusson / Cité internationale de la tapisserie - (site : https://www.cite-tapisserie.fr/fr/la-cit%C3%A9-internationale-et-son-mus%C3%A9e/un-mus%C3%A9e-innovant/une-collection-de-r%C3%A9f%C3%A9rence )

Musée de la tapisserie d'Aubusson / Cité internationale de la tapisserie - (site : https://www.cite-tapisserie.fr/fr/la-cit%C3%A9-internationale-et-son-mus%C3%A9e/un-mus%C3%A9e-innovant/une-collection-de-r%C3%A9f%C3%A9rence )

Située dans le département de la Creuse, la charmante cité d'Aubusson est mondialement célèbre pour ses créations tissées, initiées dès le début du XVIe siècle. 

Un artisanat d'exception qui mérite assurément le détour. 

Difficile de dater avec exactitude les débuts de la tapisserie d'Aubusson. Les premières tentures connues remontent à 1501. Elles furent tissées à Felletin, un petit village situé à quelques kilomètres d'Aubusson. Ce qui est certain, c'est que les artisans creusois furent fortement influencés par les Flamands, utilisant la même technique de tissage qu'eux et se plaçant sous le même patronage de sainte Barbe. Au XVIIe siècle, les tapisseries d'Aubusson accédèrent à un statut privilégie : Louis XIV créa la Manufacture royale d'Aubusson en 1665, réunissant plusieurs ateliers locaux.  A partir de là, une marque fut tissée en lisière («MRDA», pour «Manufacture royale d'Aubusson») et toutes les tapisseries furent entourées d'un liseré bleu.

Une tradition mondialement reconnue

Inscrites depuis 2009 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco, les tapisseries d'Aubusson sont le fruit d'un savoir faire très ancien. Aujourd'hui encore, ces tentures sont fabriquées comme il y a cinq siècles. Après avoir été débarrassée de ses impuretés, la laine, qui provient des moutons traditionnellement élevés dans la région, est lavée puis filée. Le lissier  - qui réalise le tissage -  s'appuie sur un «carton» - dessin inversé grandeur nature - préparé par un peintre cartonnier. Il a pour mission de mettre en laine l'œuvre de l'artiste. Pour cela, il opère sur un métier à tisser horizontal, dit de «basse-lisse». Le lissier travaille sur l'envers de la future tapisserie, qui s'enroule au fur et à mesure de la progression. Ainsi, il ne peut vérifier que partiellement son œuvre et sa tapisserie conserve tout au long du processus une part de mystère. 

Une variété de décors
Aubusson https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Aubusson_-_Fables_de_La_Fontaine_1.JPG

À l'origine, les tapisseries d'Aubusson étaient destinées à habiller et à réchauffer les murs des riches demeures aristocrates et bourgeoises. Au XVIe siècle, les premières tapisseries sont ornées d'un motif floral tissé sur un fond uni, surnommé «mille fleurs». La plus ancienne de ce type se trouve dans les collections de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson, il s'agit de La Millefleurs à la licorne. Vers 1530, un nouveau genre apparaît, dans les Flandres d'abord, puis à Aubusson : les verdures à feuilles de chou. Au milieu d'une nature sauvage aux détails botaniques surprenants, on croise des animaux fantastiques issus de bestiaires médiévaux. Au XVIe siècle, on apprécie également les scènes religieuses et les scènes de chasse avec sangliers, cerfs et chiens mais aussi lions et licornes. Au XVIIe siècle, les goûts évoluent. Les artisans réalisent des motifs tirés de la mythologie grecque ou d'œuvres littéraires à succès comme l'Astrée, roman pastoral d'Honoré d'Urfé qui met en scène les amours d'Astrée et de Céladon. 

Le coup de jeune de XXe siècle

Au siècle dernier, la tapisserie d'Aubusson va connaître un nouvel engouement, grâce notamment au travail de la marchande d'art Marie Cuttoli. Dès les années 1920, elle passa commande à des artistes modernes comme Braque, Léger, Miro, Picasso, Le Corbusier ou encore Man Ray et fit fabriquer des tapisseries à Aubusson à partir de leurs œuvres. En 1939, elle organisa une une exposition itinérante à travers les États-Unis, qui sensibilisa la clientèle américaine à la tapisserie d'Aubusson et aux artistes européens modernistes. 

Toujours au XXe siècle, l'artiste Jean Lurçat contribua également au renouveau de la tapisserie d'Aubusson. Ses oeuvres aux couleurs très vives influencèrent en effet de nombreux artistes et créèrent une véritable émulation autour de ce savoir faire unique. 

La cité internationale de la tapisserie 

Inaugurée en 2016, la cité internationale de la tapisserie d'Aubusson est un lieu culturel unique. Elle accueille 330 tapisseries murales, 15.000 pièces d'art graphique et une cinquantaine de pièces de mobilier. Elle a pour mission de conserver, enrichir et mettre en valeur ce savoir-faire. Avec un projet scientifique et culturel renouvelé, elle est un lieu de référence permettant de retracer cinq siècles et demi de production. La cité permet également à de jeunes artisans de se former et d'obtenir leur brevet des métiers d'art «Arts et techniques du tapis et de la tapisserie de lisse».

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