Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

À Ille sur Têt, on se croirait en Cappadoce...

À une trentaine de kilomètres de Perpignan, un paysage somptueux s'offre à nous. Des formations de sable et d'argile qui ressemblent à s'y méprendre aux célèbres cheminées de fées de la Cappadoce, l'un des plus fascinants sites de Turquie

Ce trésor de la vallée de la Têt, au cœur des Pyrénées-Orientales, était exploité comme verger par un agriculteur lors de son classement en 1981. Les terres y ont encore été cultivées pendant une dizaine d'années par la suite, jusqu'au rachat de la propriété par la commune d'Ille-sur-Têt. Aujourd'hui protégés, les lieux sont accessibles aux visiteurs toute l'année, à l'exception généralement de deux semaines au mois de décembre. 

Des formations géologiques remarquables 

Les orgues sont le fruit d'un incroyable travail d'érosion. Il y a cinq millions d'années, la région était un prolongement de la Méditerranée et était donc entièrement sous l'eau.  Lors des changements climatiques, la mer s'est progressivement retirée pour laisser place à des sédiments qui s'étaient déposés en couches successives. Les formations de sable et d'argile ont ensuite été sculptées par les éléments au fil du temps. Dans tout le secteur, le terrain s'est retrouvé découpé et les formes les plus variées sont apparues, allant des simples colonnades à des cathédrales impressionnantes. 

Mais la plus caractéristique est celle des tuyaux d'orgue, qui a donné son nom au site. Ces roches sont très fragiles et leur évolution se poursuit encore de nos jours, sous les effets du vent, du soleil et de la pluie. Au sommet des formations, quelques éléments de végétation dispersés rappellent que la vie est bien présente dans ces lieux d'aspect parfois désertique, mais ils sont trop peu nombreux pour lui apporter une véritable protection et faire barrage aux éléments. C'est pourquoi il est strictement interdit d'escalader les roches. 

L'exploration des Orgues 
Grandes orgues et massif du Canigou

Dominés au loin par le massif du Canigou, les orgues d'Ille-sur-Têt se découvrent lors d'une randonnée d'environ quarante-cinq minutes, sans difficulté particulière. Après avoir laissé la voiture au parking, on commence par une montée de huit cents mètres menant au sein d'une sorte d'amphithéâtre minéral absolument époustouflant ! Les parois ciselées d'une manière qu'on dirait presque artistique s'élèvent de dix à douze mètres de hauteur. Ici et là, des colonnes se détachent, ce sont les fameuses cheminées de fées. Un sentier naturel en forme de labyrinthe creusé dans la roche permet de contempler et d'explorer les lieux dans leur totalité. 

En observant bien les formations, on y découvre, comme dans les nuages, des silhouettes animales : mammouth, chèvre ou crocodile, en laissant libre cours à notre imagination ! Et quand on a la chance de voir le soleil commencer à se coucher sur ce paysage fantastique, on profite du spectacle inoubliable qui pare les orgues de mille couleurs. En haute saison, les visites guidées sont proposées. Elles vous emmènent un peu plus loin, dans un monde de magie, de lutins et bien sûr de fées...

La visite d'Ille-sur-Têt 

La découverte de la région ne se limite pas aux orgues, Ille-sur-Têt recèle d'autres curiosités qui méritent bien un petit arrêt. 

L'histoire de ce village fortifié remonterait au XIe siècle. On trouve des traces de ce passé dans le centre ancien, avec notamment la tour de l'Alexis, construite sur un plan carré, en même temps que la première enceinte d'Ille-sur-Têt. La commune compte également plusieurs édifices religieux intéressants : l'église Saint-Etienne du XVIIe siècle, que l'on voit de loin en raison de ses dimensions pour le moins imposantes, l'église romane de la Rodona aux agréables jardins, ou encore l'église des Carmes.

Mais le monument à ne surtout pas manquer à l'Ille-sur-Têt est son hospice.

Fondé à la fin du XIIe siècle, il a été le refuge de nombreuses générations d'habitants pauvres mais aussi les pèlerins en marche vers St Jacques de Compostelle, parfois de simples voyageurs.  À partir du XVIIe siècle le lieu devient un lieu de soin. Une pharmacie dont de nombreux pots sont encore visibles. Les alcôves accueillant les malades sont au nombre de vingt et une, elles sont fermées par des rideaux de cotonnades verts. L'hospice poursuit sa vocation d'hôpital jusqu'au XXe siècle, puis devient une maison de retraite. Les normes de confort et de sécurité ayant évolué, elle fermera ses portes définitivement en 1981. C'est aujourd'hui un centre d'art qui présente dans ses vingt et une alcôves, sa chapelle et sa sacristie des œuvres des périodes médiévales et baroque catalanes. On peut y voir en particulier des fresques de Casenoves qui sont les plus anciennes peintures murales conservées dans la région. L'Hospice renferme également un retable et un devant d'autel romans, ainsi que des peintures et des sculptures des XVIIe et XVIIIe siècles. 

À table pour une dégustation des plats locaux 

S'asseoir autour d'une table catalane, c'est la garantie de se régaler en passant un moment convivial ! 

Bras de Gitan

Le choix est vaste : Galte de porc confite, Boles de picolat, Fraginat de boeuf, Empedrat, Escalivade, Escargots à la catalane...sont autant de plats généreux qu'il faut découvrir. Envie d'une petite douceur ? Les Pyrénées orientales proposent de nombreux desserts traditionnels comme le «Pas d'ou», sorte de flan catalan ou encore la crème catalane...Pour les très gourmands, faites-vous plaisir en goûtant au «Bras de Gitan», une spécialité à base de génoise, chantilly et crème pâtissière...Un vrai et riche délice à savourer ! 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article