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C'est pour quand l'égalité entre les femmes et les hommes ?

C'est pour quand l'égalité entre les femmes et les hommes ?

C'est à peu près à la même époque que l'homme et la femme sont entrés en scène. Avec, malgré tout, une légère avance pour l'homme. Dieu en inventant Adam le premier, avait-il une idée derrière la tête ? 

  • Si l'homme a été crée avant la femme c'était pour lui permettre de placer quelques mots prétendait Jules Renard. 
  • Paul Valery avance une autre explication : Dieu créa l'homme et, ne le trouvant pas assez seul, il lui donna une compagne pour lui faire mieux sentir sa solitude. 

Peut-être l'arrivée plus tardive de la femme suffit-elle à expliquer la situation inférieure qui fut la sienne tout au long de l'histoire ? 

  • La femme est, selon la bible, la dernière chose que Dieu a faite. Il a dû la faire le samedi soir. On sent la fatigue (Alexandre Dumas Fils) 

A moins que le peu de considération réservé à la femme ne s'explique que par le prosaïsme qui présida à sa naissance. Il faut avouer que, naître de la soustraction d'une côtelette première, n'est pas ce qui s'appelle une opération...de prestige. 

  • La femme est le produit d'un os surnuméraire a dit Bossuet. 

Dès l'Antiquité, les voix les plus autorisées se sont accordées sur le rôle éminemment néfaste de la femme : 

Les femmes dans l'Antiquité
  • Il y a un principe bon qui a créé l'ordre, la lumière et l'homme. Il y a un principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres et la femme - Pythagore (6e siècle avant Jésus Christ) 
  • Sphinx, hydre, lionne, vipère, qu'est-ce que tout cela ? Rien, devant la race exécrable des femmes ! (Anaxilas - 494 476 av. J.C) 
  • Il n'est rien de pire dans le monde qu'une femme, si ce n'est une autre femme ! (Aristophane- 450 386 av J.C )  
  • Avec ces pestes, rien. Rien non plus sans ces pestes ! ( Le même que ci-dessus, qui persiste et signe ) 

Sans doute pourra-t-on prétendre ces opinions sujettes à caution dans la mesure ou elles émanent des Grecs. Hélas même lorsque l'amour eut retrouvé le sens commun et les femmes leur pouvoir, on continua d'écrire sur elles bien des phrases méchantes : 

  • La femme est la porte de l'enfer (Tertullien 150 - 222 )
  • Homme, tu es le maître, la femme est ton esclave : C'est Dieu qui l'a voulu décide Saint-Augustin (354-430) 
  • En tant qu'individu, la femme est un être chétif et défectueux ; Saint-Thomas d'Aquin ( 1225 - 1274 ) 
  • Animal ridicule et suave écrit Erasme. 

Et l'on pourrait ainsi pendant des pages et des pages, accumuler les pensées et maximes, - toutes écrites par des hommes, bien sûr ! - dirigées contre la femme accusée d'infidélité, de débilité intellectuelle, de coquetterie, de bavardage. Au moins pourrait-on croire que lorsque les femmes prendraient la parole ou la plume, ce serait pour plaider la cause de leur sexe si injustement calomnié. Vous n'y êtes pas ! 

Duclos ( 1704 - 1772 ) a bien raison d'écrire que : 

  • Quelque mal qu'un homme puisse penser des femmes, il n'y a pas femme qui n'en pense encore bien davantage.

En voici quelques preuves : 

  • Je me console d'être femme en songeant que, de la sorte, je n'en n'épouserai jamais une (Lady Montagu- 1689 - 1762 ) 
  • Il est prudent de croire au mystère de la femme, cela lui en donne un. (Nathaly Clifford Barney -1910) 
  • Il y a des femmes honnêtes comme il y a des vocations manquées. (Augustine Brohan - 1824/1893)
  • Le silence est la seule chose en or que les femmes détestent. (Mary Wilson Little) 
  • Depuis qu'Eve, fit pêcher Adam, toutes les femmes ont pris possession de tourmenter, tuer et damner les hommes. ( Marguerite D'Angoulême)  

A ces opinions peu flatteuses que des femmes portent sur leur propre sexe, on peut ajouter naturellement celles de la partie adverse. 

  • La tête chez les femmes n'est pas un organe essentiel. (Anatole France) 
  • La frivolité est encore ce qu'il y a de plus sérieux chez la femme. (Henri de Régnier) 
  • Il n'y a malheureusement pas de remède de bonne femme contre les mauvaises (Jules Renard) 
  • Les femmes ne suivent pas les mauvais conseils....Elles les précèdent... (Abel Hermant) 
  • Les honnêtes femmes sont inconsolables des fautes qu'elles n'ont pas commises (Sacha Guitry) 

Cette litanie finirait pas devenir fastidieuse si ne s'élevaient pas quelques mots contraires. Dans l'éternel malentendu qui, depuis l'origine des temps, oppose un sexe à l'autre, les torts ne sont pas tous du même côté, il s'en faut. 

  • Il n'y a que deux belles choses au monde, les femmes et les roses, et que deux bons morceaux, les femmes et les melons. (Malherbe) 
  • Les femmes polissent les manières et donnent le sentiment des bienséances, elles sont les vrais précepteurs du bon goût, les instigatrices de tous les dévouements. L'homme qui les chérit est rarement un barbare. (Gabriel Legouvé) 
  • Il n'y a point de vieille femme. Toute, à tout âge, si elle aime et si elle est bonne, donne à l'homme le moment de l'infini. (Jules Michelet) 
  • Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes. Qui peut faire appel au coeur des hommes avec plus d'efficacité que la femme ? ( Gandhi ) 
  • L'avenir de l'homme, c'est la femme. (Aragon) 

Pendant des siècles et des siècles, la femme fut réduite par l'homme - avec la bénédiction de l'église et l'appui des lois - au rôle secondaire, censé lui être dévolu depuis la création du monde et pour toute éternité. Tenue en tutelle, come les mineurs ou les fous, elle devait assumer des fonctions bien définies, celles de la reproduction, de l'éducation des petits ainsi que de l'économie domestique. Dans des conciles ecclésiastiques on discutait le plus sérieusement du monde sur le point de savoir si le femme était dotée d'une âme. 

C'est sous la révolution et en s'appuyant sur les idées de Liberté, de Fraternité et surtout d'Égalité qu'elle proclame, que va naître le mouvement féministe. 

Olympe de Gouges

A la déclaration des Droits de l'Homme de 1789 répondra en 1791 la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, oeuvre d'Olympe de Gouges. C'est dans ce texte que se trouve la phrase fameuse : La femme a le droit de monter à la guillotine.  Elle doit avoir également le droit de monter à la tribune. (art.10) La pauvre Olympe, qui eut le courage de défendre Louis XVI, montera seulement à la guillotine.  

Les Saint-Simoniens et les Fouriéristes firent de l'émancipation féminine l'un des points essentiels de leur programme. Une femme de lettres, Pauline Roland et une femme politique Flora Tristan (grand-mère du peintre Gauguin) furent, dans les années 1840, les deux figures marquantes de l'émancipation de la femme dans le cadre du mouvement socialiste. 

On vit apparaître les premiers clubs féminins et une femme, Jeanne Deroin,  se porter candidate aux élections françaises en 1849.

Jeanne Deroin première femme à se présenter aux élections
Jeanne Deroin

Jeanne Deroin est très isolée dans cette action. Si elle reçoit de rares marques de soutien et témoignages de sympathie voire d’admiration, elle subit de nombreuses moqueries et insultes. De nombreux intellectuels, jusque dans son camp, s’opposent à sa candidature, comme George Sand ou Marie d'Agoult. A propos de la candidature de Jeanne, Pierre-Joseph Proudhon écrit, dans le journal quotidien Le Peuple du 12 avril 1849 :

«Un fait très grave et sur lequel il nous est impossible de garder le silence, s'est passé à un récent banquet socialiste. Une femme a sérieusement posé sa candidature à l'Assemblée Nationale. Nous nous pouvons laisser passer, sans protester énergiquement, au nom de la morale publique et de la justice elle-même, de semblables prétentions et de pareils principes. Il importe que le socialisme n'en accepte pas la solidarité. L'Égalité politique des deux sexes, c'est-à-dire l'assimilation de la femme à l'homme dans les fonctions publiques est un des sophismes que repousse non point seulement la logique mais encore la conscience humaine et la nature des choses». 

Jeanne ne sera bien sûr pas élue. Après le coup d'État de décembre 1851, elle s'exile en Angleterre, elle y mourra dans la pauvreté en avril 1894.

Les grandes idées commencent toujours par se concrétiser dans le vocabulaire avant de se matérialiser dans les faits ; le mot de FÉMINISTE apparut pour la première fois en 1860. 

En Angleterre, la lutte pour l'émancipation féminine occupa le devant de la scène politique dès le début du XXe siècle. L'économiste Stuart Mill avait écrit en 1869 un essai sur l'Assujettissement des femmes. Mrs Emmeline Goulden Pankhurst fonda en 1903 L'Union féminine Sociale et Politique et milita pour le vote des femmes. À la tête des bataillons de ses «suffragettes», elle provoqua une agitation spectaculaire et violente. Plusieurs fois arrêtée, elle obtint gain de cause en 1918. Dès 1928, les Anglaises obtenaient le droit de vote et l'éligibilité.

Les Françaises ont obtenu le droit de vote en 1945.

Les Françaises durent patienter encore 27 ans pour se voir reconnaître les mêmes droits en 1945. Les Scandinaves, les Allemandes, les Espagnoles, les Portugaises et les Tchèques les avaient précédées en 1939. 

L'histoire de la lutte des femmes pour leur accession à la culture et leur entrée dans les professions jusque-là jalousement réservées aux hommes, a retenu le nom de quelques «pionnières» : 

  • 1861 - Julie Saubie, une institutrice de 40 ans : première femme bachelière.
  • 1868 - Madeleine Brès, première femme médecin. En 1900 on n'en comptera que 30 et à peine quelques centaines en 1914.
  • 1869 - Mademoiselle Doumergue, première femme pharmacienne
  • 1892 - Jeanne Chauvin, première femme à obtenir le doctorat en droit.
  • 1900 - Hélène Gaburian, seule femme à être à la fois docteur en médecine et pharmacienne.
  • 1900 - Jeanne Chauvin, (encore elle !) première et seule femme avocate.
  • 1906 - Marie Curie, première femme professeur titulaire de la chaire de physique à la Sorbonne.
  • 1912 - Edmée Chaudon, première femme astronome officielle.
  • 1931 - Première femme vétérinaire.
  • 1932 - Suzanne Borel ( la future madame Georges Bidault) première femme Conseiller d'ambassade. 
  • 1935 - Madame Monvert, première femme agent de police.
  • 1969 - Ouverture des grandes écoles aux femmes.
  • 1973 - Anne Chopinet, major de sa promotion à Polytechnique défilera en tête de l'école, le 14 juillet sur les Champs-Élysées.

En 1906, on comptait 3 millions de femmes au travail dont un million étaient agricultrices et 800 000 domestiques.

En 1983, 9 350 000 femmes ont un métier ce qui représente 40.7 % de la population active.

Aujourd'hui, si l'égalité professionnelle entre hommes et femmes n'est pas encore aussi achevée qu'une simple justice l'exigerait,  peut-on dire qu'elle est en bonne voie de se réaliser? 

En 2021, hélas, les femmes du monde entier, sans distinction de race, de religion ou d'orientation sexuelle, devront encore se battre quotidiennement, à la maison comme au travail, pour surmonter les inégalités entres les sexes ! 

Malgré tous les beaux discours sur l'égalité, celle-ci est loin d'être atteinte. Les femmes bénéficieront-elles enfin des mêmes prérogatives que les hommes dans 20 ans ? Si l'on croit aux utopies, peut-être ....

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